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Europe1.fr
Eric Alt était au micro d'Europe 1, samedi, pour commenter le jugement rendu dans l'affaire Balkany et la condamnation à 4 ans de prison pour le maire de Levallois Perret. "La fête est finie pour les fraudeurs fiscaux", a notamment asséné le vice-président de l'association de lutte contre la corruption Anticor.
INTERVIEW

Le vice-président de l'association de lutte contre la corruption Anticor, Eric Alt, s'est exprimé au micro d'Europe 1 sur la condamnation du maire de Levallois-Perret, Patrick Balkany. Ce dernier a écopé de 4 ans de prison ferme avec incarcération immédiate pour fraude fiscale, vendredi. Eric Alt commente cette condamnation.

"C’est une victoire paradoxale de la justice financière. Il a été condamné mais c’est une affaire qui date d’il y a 30 ans. J’ajoute aussi que la fraude fiscale n’est pas quelque chose d’insignifiant. La fraude fiscale nous appauvrit tous. La fraude fiscale et l’évasion nous coûtent 100 milliards d’euros par an. Le fait qu’une fraude fiscale méthodique, inscrite dans la durée, comme le dit le jugement dans sa motivation, donne lieu à une peine importante me semble normal", a-t-il commencé sur Europe 1.

"La fête est finie"

Eric Dupond-Moretti, l'avocat de Monsieur Balkany, a notamment déclaré, après la prononciation du jugement : "Aujourd'hui, on s'est payé Balkany". Il a également signalé qu'il ferait appel. Pour Eric Alt, "Monsieur Balkany était une figure emblématique de la délinquance financière et de la fraude fiscale". Il poursuit : "Si Monsieur Balkany n’était pas sanctionné par une peine importante, on pourrait penser que jamais la fraude fiscale, jamais les délinquants fiscaux ne seraient sanctionnés. La fête est finie pour les hommes politiques qui défendaient une certaine culture de l’impunité. La fête est finie pour les fraudeurs fiscaux. En tout cas, c’est une décision symbolique qui est importante dans l’histoire judiciaire récente".

Eric Dupond-Moretti, toujours, estimait vendredi que le mandat de dépôt décerné à Patrick Balkany était une "humiliation inutile". Eric Alt, lui, trouve l'incarcération immédiate légitime. Il commente : "Le jugement motive le mandat de dépôt. Il dit que les intérêts de Monsieur Balkany, compte-tenu de l’importance de la peine, auraient pu diverger du sol national. Autrement dit, on sait que Monsieur Balkany avait un riad à Marrakech, on sait qu’il avait de nombreux contacts en Afrique, il aurait pu aller à l’étranger comme Jacques Médecin et comme d’autres".

Il conclut : "Il paye pour une certaine constance dans la délinquance. Finalement, au terme de 30 ans, la justice lui inflige une peine importante. Je pense que symboliquement c’était indispensable. La peine juste et proportionnée était utile car il fallait marquer que la délinquance fiscale, c’est quelque chose d’important. Ce n’est pas un sport national".