Enquête sur la campagne de Macron : l'exécutif contrarié

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Très proche d’Emmanuel Macron, Gérard Collomb est aujourd'hui suspecté d'avoir favorisé l’ascension du candidat avec les moyens des collectivités lyonnaises. © CHRISTIAN HARTMANN / POOL / AFP
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Maxence Lambrecq, édité par Romain David
Après la polémique sur les ristournes accordées au candidat Macron pendant la campagne, ce sont désormais d’éventuels coups de pouce de Gérard Collomb aux frais des collectivités lyonnaises qui posent question. 

Circulez, y’a rien à voir. À l’Elysée comme à l'Hôtel de Beauvau, on se refuse à tout commentaire sur l’ouverture lundi d'une enquête à propos du rôle des collectivités lyonnaises dans la campagne d'Emmanuel Macron, alors qu'elles étaient encore pilotées par Gérard Collomb. Les services de la présidence et du ministre de l'Intérieur ne veulent pas alimenter le feuilleton ou être accusés d’ingérence sur une procédure en cours. "Il serait mal venu de commenter une enquête en cours", souffle-t-on du côté de l'Intérieur, à Europe 1.

Une campagne qui pose de nombreuses questions. L'enquête vise le plus proche ministre du président de la République, celui qui y a cru avant tous les autres et qui est devenu, aujourd’hui, une pièce maîtresse de la Macronie. Des policiers vont-ils bientôt devoir auditionner leur ministre ? Cette question fait pâlir la majorité, déjà particulièrement agacée d’entendre parler des comptes de campagne du candidat Macron. Au début du mois, les accusations portaient sur d’éventuelles sous-facturations dans des salles parisiennes, cette fois, il s’agirait de coups de pouce de Gérard Collomb.

Une bombe pour les municipales.La justice s'intéresse notamment au dévouement de son chef de cabinet pour le futur candidat, avec l'organisation d'une réception réunissant tout le gratin lyonnais en présence de l'ancien locataire de Bercy, mais aussi à l’utilisation des bureaux parisiens de la métropole lyonnaise par des marcheurs. Ouverte suite aux accusations portées par des élus de la droite lyonnaise, cette enquête pourrait empoisonner la vie politique locale, à un an du lancement de la campagne municipale.