Enquête sur des soupçons de fraude du FN dans le Nord

© SEBASTIEN BOZON / AFP
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avec agences , modifié à
Les enquêteurs soupçonnent le FN d'avoir rémunéré avec des fonds publics des collaborateurs qui auraient pu, en réalité, travailler au service du parti.

Une enquête préliminaire, ouverte dès janvier 2016 par le parquet de Lille, porte sur des soupçons d'emplois fictifs au sein du groupe Front national du conseil régional Nord-Pas-de-Calais entre 2010 et 2015, a affirmé le parquet de Lille. 

Sur la base d'une lettre anonyme. "Il s'agit d'une enquête initiée sur la base d'une lettre anonyme portant sur trois emplois, reçue fin novembre 2015 par le juge d'instruction de Paris qui nous l'a transmise pour compétence par l'intermédiaire de son parquet", a indiqué le parquet. "Le service d'enquête a été saisi en janvier 2016", a ajouté cette source avant de rappeler : "Ce n'est qu'à l'issue de cette enquête que le parquet décidera d'engager des poursuites, d'ouvrir une information ou de classer sans suite."

"Le groupe Front national", alors présidé par Marine Le Pen, et David Rachline, l'actuel directeur de campagne de la candidate à l'élection présidentielle, "font partie des soupçonnés", a indiqué mardi une source proche de l'enquête, confirmant des révélations du Canard enchaîné.

La justice s'intéresse au cas de David Rachline. Selon l'hebdomadaire, les magistrats soupçonnent Marine Le Pen "d'avoir préparé la campagne présidentielle de 2012 depuis le conseil régional, en utilisant les moyens humains et matériels de la collectivité". Et David Rachline "a été salarié par le groupe FN du conseil régional du Nord-Pas-de-Calais. Alors que l'actuel sénateur-maire de Fréjus a été élu conseiller régional de Le Pen père en Paca", affirme Le Canard Enchainé.

"Je crois que l'attaque politique est signée !". David Rachline avait siégé à la région PACA dans la foulée des élections régionales de 2010, au moins jusqu'en 2014 lorsqu'il fut élu sénateur. Au début des années 2010, il était connu pour gérer l'activité numérique du parti frontiste, il a notamment été coordinateur de la campagne web de Marine Le Pen et secrétaire national à la communication numérique en 2011-2012.  "Une enquête visant expressément la candidate et le directeur de campagne, je crois que l'attaque politique est signée !", a réagi David Rachline.

Interrogé, Xavier Bertrand, président (LR) de la région Hauts-de-France (née de la fusion avec la Picardie en 2015), s'est refusé à tout commentaire. Pierre de Saintignon, vice-président à la région Nord-Pas-de-Calais avant 2016, a dit n'avoir "aucune information" sur ces soupçons d'emplois fictifs. "Je n'en ai jamais entendu parler", a-t-il dit à l'AFP.