Le vice-président de l'association des Maires de France était l'invité d'Europe 1 ce matin. (Illustration) 2:30
  • Copié
Loane Nader / Crédit photo : Ludovic MARIN / AFP , modifié à
Un enfant de 10 ans a été tué dans une fusillade dans la nuit du lundi au mardi à Nîmes, ce qui témoigne du "recul de l'État dans certains quartiers" du pays, selon Philippe Laurent, vice-président de l'Association des Maires de France (AMF) et invité d'Europe 1 Matin mardi. Ce dernier voit à travers ce drame un "sujet de société et pas uniquement de sécurité."

Dans la nuit du lundi au mardi, un enfant de 10 ans est mort d'une balle perdue lors d'une fusillade dans le secteur de l'avenue des Arts du quartier Pissevin, au sud-ouest de Nîmes. Cette tragédie est la preuve que "la violence se développe dans nos villes", regrette Philippe Laurent, vice-président de l'Association des Maires de France (AMF) et invité d'Europe 1 Matin mardi. Par ailleurs, les villes ne sont pas les seules touchées par ce phénomène d'insécurité grandissante, selon Philippe Laurent. "On l'a vu au moment des émeutes de début juillet, on a vu que les petites ou moyennes communes commençaient aussi à être touchées", remarque-t-il.

Pour l'invité d'Europe 1, ce "drame insupportable" représente désormais "un sujet de société, pas uniquement un sujet de sécurité." D'après le maire de Sceaux, l'entièreté de la population française doit ainsi se sentir concernée, tant cette problématique atteint peu à peu davantage de territoires. "C'est un sujet d'éducation, de lien social dans notre société. Donc c'est un travail que nous devons faire ensemble : État, collectivités locales, associations."

"Tous les citoyens doivent se sentir concernés"

"Et puis tous les Français, tous les citoyens doivent se sentir concernés par ce sujet. Car si ça continue ainsi, on aura de plus en plus de mal à vivre ensemble dans le pays", prévient en outre Philippe Laurent, alors que les fusillades et règlements de comptes se multiplient dans les quartiers les plus défavorisés des métropoles françaises. Rien qu'à Marseille, au moins 36 personnes en ont été victimes depuis le début de l'année, la plupart sur fond de trafic de drogue.

Enfin, le vice-président de l'AMF en appelle à la responsabilité des pouvoirs publics en termes de moyens, aux côtés des autres maires de France. "Ça montre aussi, malheureusement, le recul de l'État dans ces quartiers. C'est la présence des forces de sécurité qui n'est pas suffisante, qui n'est d'ailleurs plus respectée, même par des personnes qui ne vont pas jusqu'à ces extrémités."