Emmanuel Taché de la Pagerie avait élaboré un texte visant à améliorer la prise en charge des femmes atteintes d'endométriose. 1:43
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avec AFP / Crédit photo : BERTRAND GUAY / AFP , modifié à
Le RN a retiré jeudi son texte visant à améliorer la prise en charge des femmes atteintes d'endométriose, après le rejet de ses articles et peu avant le vote final qui lui serait également défavorable. Le texte du groupe d'extrême droite entendait accorder aux femmes atteintes un statut d'affection longue durée (ALD). 

Le Rassemblement national a retiré jeudi son texte visant à améliorer la prise en charge des femmes atteintes d'endométriose, après le rejet de ses articles et peu avant le vote final qui lui serait également défavorable. "Ce texte, qui pouvait susciter un espoir pour les femmes victimes d'endométriose est désormais vide. Je le retire donc", a déclaré le rapporteur Emmanuel Taché de la Pagerie.

La pathologie qui touche quelque 1,5 à 2,5 millions de femmes de manière très différente se traduit par des règles douloureuses, mais aussi parfois des lourdeurs digestives, urinaires, lombaires, dans les jambes... Pour certaines femmes elle nécessite des soins longs et particulièrement coûteux. Le texte du groupe d'extrême droite entendait accorder aux femmes atteintes un statut d'affection longue durée (ALD) spécifique et "exonérante", et permettre à celles qui le souhaitent de bénéficier d'un statut de travailleuse handicapée.

"Ni juridiquement tenable ni opportun"

"Je ne dénie à personne le droit d'embrasser ce combat" de "santé publique", a affirmé le ministre de la Santé Aurélien Rousseau, tout en appelant à rejeter le texte "ni juridiquement tenable ni opportun", et "opportuniste" venant du RN. "Cette position je l'ai défendue pendant la campagne présidentielle", a rétorqué la présidente du groupe RN Marine Le Pen. "C'est une opération politique assez écœurante de la part du Rassemblement national", a déploré la députée LFI Clémentine Autain après le retrait du texte.

Début 2022, elle avait fait adopter à l'unanimité une résolution demandant d'inscrire l'endométriose sur la liste des affections à longue durée dite "ALD 30". Contestant la stratégie nationale du gouvernement sur l'endométriose, manquant de "moyens", elle a de nouveau appelé le ministre à prendre un décret pour mettre en œuvre sa résolution. Il existe actuellement deux statuts, "ALD30" et "ALD31" qui peuvent ouvrir des droits aux personnes atteintes de maladies. L'ALD30 permet une prise en charge à 100%, sans avance de frais, et la suppression des jours de carence dès le deuxième arrêt.

Les groupes opposés dénoncent une opération de récupération

L'ALD31, auquel peuvent prétendre des femmes souffrant d'endométriose, donne accès aux mêmes droits, mais selon l'association de patientes Endomind, elle est plus difficile à obtenir. Seules 15.000 femmes ont obtenu ce statut. Un nombre "insuffisant" mais qui "a triplé en quatre ans", a souligné le ministre. Dans une séance émaillée de rappels au règlement, les groupes opposés au texte ont dénoncé tour à tour une opération de récupération. "Ni la santé des femmes ni l'endométriose ne seront votre caution féministe", a lancé Véronique Riotton (Renaissance). Les LR soutenaient de leur côté le texte.