Giscard d'Estaing Macron 1:39
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Aurélie Herbemont édité par Léa Leostic , modifié à
L'ancien président Valéry Giscard d'Estaing est mort mercredi soir à 94 ans. Elu en 1974, il était devenu le plus jeune président de la République à 48 ans. Depuis, ce record de précocité a été battu par Emmanuel Macron. Même si l'actuel chef de l'Etat ne revendique aucune filiation giscardienne, les deux hommes partagent de nombreux points communs.
ANALYSE

Emmanuel Macron a rendu hommage jeudi soir à l’ancien président de la République Valéry Giscard d’Estaing, mort mercredi des suites du Covid-19. Grand réformateur, "VGE", comme il était surnommé, n'avait pas hésité à faire bouger les lignes, sur le droit à l'avortement, le divorce par consentement mutuel, l’abaissement de la majorité à 18 ans ou encore le regroupement familial pour les migrants. Emmanuel Macron a souvent été comparé à Valéry Giscard d’Estaing, élu en 1974 à 48 ans. Car si l'actuel président aime se mettre dans les pas du Général de Gaulle, il a sans doute plus à voir avec celui à qui il a ravi le titre de plus jeune chef de l'Etat.

Tous les deux élus sans grand parti

Enarques, ministres de l'économie, libéraux, européens convaincus, les deux hommes partagent de nombreuses similitudes. Tous deux sont entrés à l'Elysée sans grand parti installé : Valéry Giscard d’Estaing avec Les Républicains indépendants, Emmanuel Macron avec En Marche. Les deux présidents partagent aussi le centrisme, même VGE est venu de la droite, quand Emmanuel Macron était plutôt marqué à gauche. L’ancien président voulait rassembler "deux Français sur trois", l'actuel a lui théorisé le "et en même temps, et de droite et de gauche".

La même volonté d'apparaître résolument moderne

Ils ont aussi en commun la même volonté d'apparaître résolument moderne, tout en appréciant le côté monarchique de la Ve République. Mais il y a une différence majeure entre les deux hommes : Valéry Giscard d’Estaing a occupé à peu près tous les mandats possibles, contrairement à Emmanuel Macron qui ne revendique aucune filiation giscardienne.

L’actuel chef de l’Etat veut aussi éviter de partager une chose avec son lointain prédécesseur : Valéry Giscard d’Estaing a été congédié par les Français au bout d'un mandat, battu à l’élection suivante par François Mitterrand.