Emmanuel Macron : "Je pense qu'il faut supprimer l'ENA"

Emmanuel Macron s'est exprimé lors d'une conférence de presse, jeudi.
Emmanuel Macron s'est exprimé lors d'une conférence de presse, jeudi. © AFP
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avec AFP , modifié à
Le président de la République a affirmé jeudi sa volonté de supprimer l'École nationale d'administration (ENA), une mesure qui avait fuité ces derniers jours. 

L'ENA, symbole de l'élitisme français, vit peut-être ses dernières heures. Emmanuel Macron a annoncé sa volonté de supprimer l'École nationale d'administration, jeudi lors de sa conférence de presse clôturant la séquence du "grand débat national". "(Non) pas pour se donner le plaisir de supprimer" l'ENA, mais "pour bâtir quelque chose qui fonctionne mieux", a justifié le président de la République. "Sur ce sujet, je ne crois pas du tout au rafistolage : si vous gardez les mêmes structures, les habitudes sont trop fortes, les habitudes sont là", a-t-il dit.

"Ce ne sont plus des filières méritocratiques"

"Des changements sont à faire, en termes de recrutement d'abord", a poursuivi Emmanuel Macron. "Est-ce que notre haute fonction publique ressemble à la société que nous sommes ? Non", a jugé le chef de l'État. "Ce ne sont plus des filières méritocratiques." "On doit (...) mettre à l'épreuve les jeunes hauts fonctionnaires", a-t-il encore estimé. "Ils ne peuvent pas tout de suite accéder aux postes suprêmes et être garantis de ne jamais les quitter. Je souhaite que nous mettions fin aux grands corps." 

Une profonde réforme de l'administration

Édouard Philippe présentera en mai "une profonde réforme de l'administration" destinée à déployer "plus de fonctionnaires sur le terrain" tout en supprimant des postes "en administration centrale", a également déclaré Emmanuel Macron. Déplorant qu'il n'y ait "plus assez de monde sur le terrain" pour "apporter des solutions", le chef de l'État a d'ores et déjà annoncé la création dans "chaque canton", d'ici à "la fin du quinquennat", d'un "endroit où l'on puisse trouver une solution aux problèmes", baptisé "France services".