Élisabeth Borne, une Première ministre sans grands pouvoirs ?

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Louis De Raguenel

La Première ministre Élisabeth Borne prononcera mercredi son discours de politique générale. Un rendez-vous attendu, notamment pour observer sa capacité à s’adresser et essayer de convaincre une Assemblée nationale où le parti présidentiel n’a pas la majorité absolue. En interne, tous font bien comprendre que leur seul patron est Emmanuel Macron et pas Élisabeth Borne.

Élisabeth Borne prononcera ce mercredi son discours de politique générale. Un rendez-vous qui s'annonce compliqué pour elle. Au sein de son propre gouvernement, la Première ministre a peu de pouvoir. Il est en effet limité à la gestion d’une poignée de ministres et des secrétaires d’État. La Première ministre n’a pas eu son mot à dire lors du remaniement sur les postes régaliens. 

Borne souhaitait que Darmanin soit moins exposé

Conséquence : les quatre ministres qui occupent les fonctions les plus stratégiques ne dépendent dans les faits que d’Emmanuel Macron et de lui seul. Ainsi, Gérald Darmanin, qu’Élisabeth Borne souhaitait voir prendre un poste peu exposé, a obtenu un périmètre bien plus large, sur décision d’Emmanuel Macron, qui lui fait confiance.

En dix ans, aucun ministre de l’Intérieur n’avait obtenu cette faveur. Le président entretient une même relation exclusive avec Bruno Le Maire à Bercy, Sébastien Lecornu aux Armées ou encore Catherine Colonna au Affaires étrangères. En interne, tous font bien comprendre que leur seul patron est Emmanuel Macron et pas Élisabeth Borne.

De nombreux secrétaires d'Etat

Une situation qui ne déplaît pas aux intéressés, comme ce conseiller qui feint d’ignorer le nom de la Première ministre : "Élisabeth comment ? Que fait-elle ?". Ou cet autre qui jure que jamais il ne prendra de consignes de Matignon.

Pour terminer, Élisabeth Borne a hérité de très nombreux secrétaires d’Etat. Ils sont six placés directement auprès d’elle. Un ministre explique : "Si vous faites attention, certains devraient être rattachés à Bercy ou à la Santé, mais les ministres de tutelle n’en ayant pas voulu, c’est l’hôte de Matignon qui a fini par les récupérer sous son aile. Comme pour bien montrer qu’Élisabeth Borne n’a pas été en mesure de les imposer".