Elisabeth Borne 2:53
  • Copié
, modifié à
Les principales banques françaises ont été épinglées par un rapport de deux ONG sur leur colossale empreinte carbone. La ministre de la Transition écologique et solidaire, Elisabeth Borne, réagit sur Europe 1, quelques minutes après la venue de... Frédéric Oudéa, patron de la Société Générale très remonté contre les auteurs du rapport.
INTERVIEW

Mercredi, les principales banques françaises ont été épinglées par un rapport de deux ONG sur leur colossale empreinte carbone. Selon Oxfam et les Amis de la Terre, les investissements des banques dans les entreprises polluantes contribuent très fortement aux émissions de gaz à effet de serre. C'est par leurs choix d'investissements - et non pas par leurs activités quotidiennes - que les banques "polluent" en finançant des entreprises avec des projets de mines de charbon, de centrales thermiques, de forage pétrolier comme Total ou ses concurrents étrangers. 

La ministre de la Transition écologique et solidaire, Elisabeth Borne, réagit sur Europe 1. "Les banques ont une très grande responsabilité dans les investissements qu’elles font", a-t-elle déclaré en préambule. "L'ONU nous l'a dit de nouveau en début de semaine : nous ne sommes pas sur la bonne trajectoire pour contenir le réchauffement climatique."

"Il faut beaucoup d'investissement public mais aussi des investissements privés", rappelle la ministre. "Il faut que les banques prennent des engagements pour orienter leurs investissements vers des investissements favorables à la transition écologique et énergétique." 

Une réunion prévue demain avec Bruno Le Maire

Frédéric Oudéa, PDG de la Société Générale, réagissait ce matin sur Europe 1. Il affirmait que les banques françaises étaient parmi les plus engagées pour le financement du renouvelable. "Les banques françaises réorientent leurs investissements, mais est-ce qu'elles le font au bon rythme ?", s'interroge ensuite  Elisabeth Borne. Vendredi, une réunion sur la finance-climat aura lieu avec Bruno Le Maire, ministre de l'Economie. "Je suis sûre que les banques auront à cœur de prendre des nouveaux engagements." 

"C'est bien d’avoir des rapports qui font parler", a ajouté la ministre face aux critiques sur les méthodes d'Oxfam. "C'est l'occasion pour les banques de nous répondre sur la façon dont elles vont accompagner encore mieux, demain, la transition énergétique."

Sur la question d'une éventuelle intervention de l'Etat pour réguler les investissements des banques, la ministre de la Transition écologique rappelle que la France est le premier pays à avoir imposé une transparence sur le bilan climat des investissements. "Crédit Agricole sort du charbon, Axa a pris des engagements", liste Elisabeth Borne. "Maintenant c'est l'opinion publique qui a toutes les cartes en main, et je pense que les banques seront sensibles à la façon dont l'opinion publique peut juger leurs actions."