Élisabeth Borne fustige le vot'action et réaffirme que la SNCF restera "100% publique"

Élisabeth Borne 1280 Europe 1 2:03
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Anaïs Huet , modifié à
En ce 21ème jour de grève à la SNCF, et alors que les résultats de la consultation interne des cheminots sur la réforme du rail sont publiés mercredi, Élisabeth Borne a réaffirmé sa détermination.
INTERVIEW

"Il n'y a pas beaucoup de suspense". Élisabeth Borne ne se fait pas d'illusion sur le résultat du "vot'action", la consultation menée pendant plus d'une semaine par l'intersyndicale CGT, Unsa, SUD et CFDT, pendant laquelle les cheminots ont pu glisser dans des urnes artisanales un bulletin "pour" ou "contre" le projet gouvernemental de réforme de la SNCF.

"Le vote se passe au Parlement". Dans la Matinale d'Europe 1 mercredi, jour de publication de ce résultat, la ministre des Transports a décrié cette consultation. "Les syndicats qui ont organisé ce vote ont fait une sorte de pétition contre la réforme. On est sur une réforme qui concerne les cheminots, mais aussi tous les Français. (…) C'est parce que les Français veulent un meilleur service qu'on fait cette réforme. (…) Le vote se passe au Parlement. On ne peut pas s'asseoir sur le fait que 80% des députés ont voté le projet de loi à l'Assemblée le mois dernier". Si elle assure rester "dans le dialogue" avec les syndicats de cheminots, Élisabeth Borne "ne trouve pas très responsable de leur part de faire croire que la réforme ne pourra pas se faire". 

Borne "va soutenir" l'amendement contre la privatisation. La ministre dénonce aussi une campagne de "désinformation" contre sa réforme. "On vous parle de casse du service public alors qu'on va investir plus qu'on ne l'a jamais fait dans le transport ferroviaire. On vous parle de privatisation alors qu'on a dit que la SNCF resterait une entreprise à 100% publique", égrène Élisabeth Borne. Sur ce dernier point, un amendement déposé par un sénateur de la majorité, Frédéric Marchand, et prochainement examiné en commission, affirme que la SNCF, ni aucune de ses sociétés, ne peut être privatisée. "Je vais soutenir cet amendement", assure la ministre sur Europe 1.

Marteler pour rassurer. Ce même amendement avait été présenté par Éric Coquerel, député insoumis. "Je vois que certains veulent exploiter cet amendement pour créer des doutes. On dit deux fois la même chose : que le capital est entièrement détenu", martèle Élisabeth Borne. "La répétition, c'est aussi de la pédagogie. S'il faut dire deux fois la même chose, je n'ai aucun problème à le faire : je soutiendrai cet amendement. C'est 100% public, c'est intégralement détenu, c'est incessible." Le débat se poursuit dès mercredi en commission au Sénat.