Deux millions d'euros retenus au Rassemblement national : "On ne doit pas le combattre comme ça", estime Jean-Christophe Lagarde

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Anaïs Huet , modifié à
Jean-Christophe Lagarde, le président de l'UDI, a estimé que la décision des juges parisiens de retenir deux millions d'euros au Rassemblement national n'était pas la bonne manière de combattre les idées du parti d'extrême droite.

Le Rassemblement national crie à l'"assassinat politique" après la saisie, dans le cadre de l'affaire des assistants présumés fictifs d'eurodéputés FN, de 2 millions d'euros d'aide publique due au parti. Aujourd'hui, celui-ci risque la cessation de paiement. Pour Jean-Christophe Lagarde, cette sanction immédiate n'a pas de base solide. "Je combats tout ce que représente Madame Le Pen, le Front national et leurs idées, mais je suis très surpris par ce qui est en train de se passer", a-t-il estimé sur Europe 1 lundi matin.

 

On vous explique en 1 minute : qu'est-ce que la justice reproche au parti de Marine Le Pen ?

Le risque d'une cessation de paiement. Les juges financiers parisiens qui enquêtent sur cette affaire, dont le préjudice estimé par le Parlement européen est de 7 millions d'euros pour la période 2009 à 2017, ont demandé, dans une ordonnance datée du 28 juin, "la saisie pénale d'une somme destinée au Front national au titre de l'aide publique apportée aux partis pour un montant de deux millions d'euros", a indiqué une source proche du dossier. "En confisquant notre dotation publique sans jugement sur cette pseudo affaire des assistants, les juges d'instruction nous appliquent la peine de mort 'à titre conservatoire'", a tweeté la présidente du RN, Marine Le Pen, qui va faire appel de cette décision. Mais comme l'appel n'est pas suspensif, "dès lundi, le RN ne pourra plus mettre en œuvre aucune activité politique" et il sera "mort à la fin du mois d'août", assure encore la présidente du parti.

"Qu'est-ce que c'est que cette condamnation préventive ?". "Je n'ai pas le fond du dossier judiciaire (…) mais il s'agit d'argent public lié au choix des électeurs. De l'argent public, elle va en recevoir tous les ans. Donc je ne comprends pas pourquoi les magistrats seraient obligés de saisir de l'argent maintenant, risquant de provoquer la banqueroute d'un parti politique que je combats, mais on ne doit pas le combattre comme ça", dénonce le député de Seine-Saint-Denis. "S'ils ont commis un délit, quelque chose qui va les faire condamner, il faut attendre la condamnation pour leur prendre l'argent. Qu'est-ce que c'est que cette condamnation préventive ? Je ne comprends pas bien", souffle-t-il. "Pour une fois, malheureusement, ils ont sans doute raison de protester".