Claude Goasguen s'était distingué à l'Assemblée nationale par son franc-parler. 1:58
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Jean-Gabriel Bourgeois édité par Antoine Cuny-Le Callet
Le député de Paris Claude Goasguen est décédé jeudi à l'âge de 75 ans. Hospitalisé dernièrement, il a été victime du Covid-19, comme Patrick Devedjian il y a quelques semaines. Il reste dans les mémoires comme un ténor de la droite de ces dernières décennies.

Un baron de la droite disparaît. Claude Goasguen est mort, jeudi, à l'âge de 75 ans, d'un arrêt cardiaque peu après avoir contracté le coronavirus. Il était député depuis plus de vingt ans. "C’est une page de la droite parisienne qui se tourne" confie un élu de la capitale. Ses collègues de l’Assemblée sont aujourd’hui "un peu orphelins" et saluent un "homme libre" et "fort de ses convictions".

Protégé de Jacques Chirac, Claude Goasguen était devenu adjoint à la mairie de Paris avant d’être brièvement nommé ministre en 1995, sous le premier gouvernement Juppé. Il était par ailleurs élu au Conseil de Paris depuis 1983, d’abord dans le 14e puis dans le 16e arrondissement. En 2017, préférant conserver son siège de député, il avait quitté la mairie du 16e qu'il occupait depuis 2008.

L'un des premiers politiques à avoir contracté le coronavirus

Claude Goasguen était toujours un peu "décalé, mais très engagé", retient un élu. Fervent défenseur des chrétiens d’Orient et de l'Etat d'Israël, c'était également un grand pourfendeur de l’antisémitisme. "Mon grand regret est de ne pas être juif moi-même", avait-il confié un jour.

Ces positions l'ont amené, à l'inverse, à s'opposer fermement à la création d'un État palestinien. À l’Assemblée nationale, en novembre 2016, il questionnait le gouvernement sur les prises de positions de l’Unesco en faveur de la Palestine, et créait la polémique : "Monsieur le Premier ministre, il faudrait savoir en définitive ce que cherche la France à l'égard de l'Etat d’Israël. Est-ce que vous croyez que l'Unesco va sortir grandie de cette opération de tambouille politicienne faite avec des émirs ?", déclarait-il, ajoutant : "La France se déshonore, la France en a assez de lécher la babouche des émirs."

Claude Goasguen a été l’un des premiers politiques à avoir contracté le coronavirus. Après 22 jours en réanimation, il était sorti de l’hôpital. "Il allait mieux et remarchait" précise sa famille. Mais ce matin, il s’est éteint d’un arrêt cardiaque, alors qu'il se remettait tout juste du Covid-19.