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Arthur De Laborde / Crédit photo : SARAH MEYSSONNIER / POOL / AFP et BERTRAND GUAY / AFP
Bercy va présenter ce mercredi les grandes lignes du programme de stabilité de la France, qui sera examiné le 17 avril en Conseil des ministres avant d’être envoyé à Bruxelles. De nouveaux objectifs, malgré un contexte de tensions inédit entre Emmanuel Macron et Bruno Le Maire. Le chef de l'État semble quelque peu agacé par son ministre de l'Économie, ayant pris quelques libertés.

Y a-t-il de l'eau dans le gaz à Bercy ? Alors que le déficit public a atteint 5,5% du PIB en 2023, bien au-dessus des 4,9% escomptés par le gouvernement et que les recettes publiques n'ont augmenté que de 2% en 2023 - après 7,4% en 2022 - le ministère de l'Économie semble en pleine crise. Et Bruno Le Maire multiplie les annonces. Bercy va présenter ce mercredi les grandes lignes du programme de stabilité de la France, qui sera examiné le 17 avril en Conseil des ministres avant d’être envoyé à Bruxelles.

Ce document va dessiner la nouvelle trajectoire budgétaire d’ici la fin du quinquennat et devrait s’accompagner d’un nouveau plan d’économies. De nouveaux objectifs dévoilés dans un contexte de tensions inédit entre Emmanuel Macron et Bruno Le Maire. Le chef de l’État est quelque peu agacé par son ministre de l’Économie, qui lance ici et là des propositions pour combler le trou budgétaire sans attendre les arbitrages.

Une méthode "individualiste" et "maladroite"

Si à l’Élysée, on assure qu’un départ de Bruno Le Maire n’est pas à l’ordre du jour, sa méthode jugée individualiste et maladroite exaspère… Dernier sujet de crispation : l’idée de soumettre un budget rectificatif au Parlement. Le patron de Bercy plaidait en faveur de ce scénario avant qu’Emmanuel Macron ne ferme la porte lundi devant les poids lourds de la majorité. Bruno Le Maire avait pourtant été recadré par le président il y a une quinzaine de jours. "Bruno, ça fait quand même sept ans que tu es là !" lui avait-il lancé pour lui rappeler sa part de responsabilité dans le dérapage des comptes publics.

"Mais il a continué à jouer les chevaliers blancs", s’alarme un proche du chef d’État. "Sous couvert de vouloir l’éviter, il cherche en réalité la motion de censure pour que le gouvernement soit renversé", analyse-t-il en avançant deux hypothèses. "Soit il veut quitter le gouvernement pour des raisons politiques sans se voir attribuer l’échec de la gestion des finances publiques… soit il veut se positionner pour prendre la place de Gabriel Attal".