1:25
  • Copié
Jacques Serais et Alexandre Chauveau // Crédits : THIBAUT DURAND / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à
Le déficit public de la France représente en 2023, 5,6% du PIB du pays au lieu des 4,9% qui étaient prévus. Une erreur de prévision qui sème le doute dans la majorité présidentielle. Alors qu’Emmanuel Macron s’est toujours refusé à augmenter les impôts, certains souhaitent que l’exécutif revienne sur cette promesse pour les entreprises réalisant des "superprofits".

Est-ce panique à bord ? En 2023, le déficit public de la France représente 5,6% du PIB du pays au lieu des 4,9% qui étaient prévus. Une annonce, bien plus élevée que prévu, qui sème la discorde dans la majorité présidentielle.  Alors qu’Emmanuel Macron s’est toujours refusé à augmenter les impôts, les langues se délient et certains souhaitent que l’exécutif revienne sur cette promesse pour les entreprises réalisant des "superprofits". Il faut dire que face au trou béant de la dette, certains commencent à avoir le vertige en Macronie. "Il ne doit pas y avoir de tabou !", a même lancé la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet.  

"En 2017, lorsqu'on qu'on a suivi l'aventure d'Emmanuel Macron, c'était justement parce que nous refusions les dogmes", a-t-elle ajouté. Pourtant, le dogme qui lui pose problème est devenu une règle fixée par le Président. "Il n’y aura pas d’augmentation d’impôts en France", répète le chef de l’État. Emmanuel Macron, qu'il y a un an à peine fustigeait encore l’idée d’une hausse ciblée, parlant de "piège à cons du débat sur la fiscalité des riches".

Bruno Le Maire réticent à cibler les superprofits 

Emmanuel Macron est aujourd’hui sous pression. En plus de Yaël Braun-Pivet, François Bayrou, le patron du Modem et allié historique du locataire de l'Élysée, monte lui aussi au front et appelle le gouvernement à discuter du ciblage des superprofits. Un appel qui donne satisfaction au président de la commission des finances de l’Assemblée, le député insoumis Eric Coquerel. Si Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, dit désormais être "ouvert aux discussions", il reste le plus rétif à cette solution. 

Si le locataire de Bercy partage l'objectif d'atteindre le plein emploi, il refuse de freiner le dynamisme des entreprises et envisage d'autres pistes d'économies. Dans son dernier livre, La voie française, il dit vouloir passer de l'État providence à l'État protecteur, ce qui reviendrait à faire des choix plus assumés dans la dépense publique tout en continuant d'aider les revenus les plus faibles. 

Une proposition soutenue, lundi, dans une tribune du Figaro, par une centaine d'élus locaux, accentuant ainsi les désaccords au sein de la majorité ou les sensibilités politiques de chacun resurgissent au fur et à mesure de l'avancée du quinquennat.