"Cyniques", "fainéants", "bordel" : Macron "assume totalement ce qui a été dit"

© Capture d'écran TF1
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G.S. , modifié à
"Je n'ai pas cherché à humilier. Je n'ai pas insulté qui que ce soit. Je considère l'ensemble de mes concitoyens", a assuré le président de la République, lors de sa première interview télévisée. 

Les mots "fainéants" et "cyniques" ? Le commentaire sur "ceux qui foutent le bordel" ? "J'assume totalement ce qui a été dit. Quand on dit cela, on n'agresse pas, on n'invective pas", répond Emmanuel Macron, interrogé sur son style lors de sa première interview télévisée, dimanche soir sur TF1.

"Registre populaire". Les termes "cyniques" et "fainéants" avaient fait polémique ? Ils ont été mal compris, assure le président de la République. "Les mots de cynique et de fainéant sont d'un registre normal ou soutenu. Ils ne sont pas clivants. Ceux que je visais [en parlant des fainéants] sont ceux qui ont considéré pendant des années qu'on pouvait ne plus réformer la France et l'Europe." Le terme "bordel" ? "En l'espèce, le mot bordel est du registre populaire. Je n'ai pas cherché à humilier. Je n'ai pas insulté qui que ce soit. Je considère l'ensemble de mes concitoyens", martèle le chef de l'Etat, qui n'entend pas davantage se brider à l'avenir. 

"J'essaie de nommer le réel, parfois crûment". Emmanuel Macron nie en effet faire preuve de mépris de classe. "J'ai toujours essayé de dire les choses et de m'approcher d'une forme de vérité que je pensais juste. Donc, je nomme. Je l'ai fait à plusieurs reprises, y compris quand j'ai parlé "d'illettrées" [il était alors ministre de l'Économie et visait des ouvrières de l'entreprise Gad]. Je n'ai jamais cherché à humilier. Nos élites politiques se sont habituées à ne plus dire les choses. Je continuerai à dire les choses, à parfois m'emporter quand je discute avec les citoyens", argumente-t-il. Et d'asséner : "Je ne suis pas dans un système de complaisance avec le réel. J'essaie de le nommer, parfois crûment".

"Solennité". Interrogé sur son faible nombre d'interventions publiques depuis son élection, le chef de l'Etat assume également. Et s'il assume "nommer le réel, parfois crûment" a certain moment, il entend confier une certaine "solennité" à la parole présidentielle. "J'ai pris la décision de ne pas avoir une présidence bavarde", explique le chef de l'État. "Il faut que la parole présidentielle garde une solennité, il était nécessaire de revenir à certains usages", enchaîne-t-il. Parler "cru" et "solennité" n'étant, donc, pas contradictoire selon lui.

"Je suis indifférent à tous les commentaires et les critiques. On n'occupe pas cette fonction si on regarde tous les matins l'opinion publique. Par contre, je ne voudrais pas que le moindre de nos concitoyens croit que je n'ai pas pour lui du respect", conclut le président.