Un mois après avoir rappelé son ambassadeur présent à Paris, Alger refuse désormais de délivrer les laissez-passer consulaires. 1:29
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Alexandre Chauveau
Après avoir rappelé son ambassadeur à Paris le mois dernier, Alger refuse désormais de délivrer les laissez-passer consulaires, documents indispensables pour permettre le retour des algériens expulsés de France. Cette décision risque d'aggraver les tensions entre les deux pays, présentes depuis qu'Alger accuse Paris d’avoir permis l’exfiltration d’une militante algérienne réfugiée en Tunisie.

Se dirige-t-on vers une nouvelle crise diplomatique entre la France et l’Algérie ? Un mois après avoir rappelé son ambassadeur présent à Paris, Alger refuse désormais de délivrer les laissez-passer consulaires. Ce sont des documents indispensables pour permettre le retour des algériens expulsés de France. Un retour de bâton envoyé par l'Algérie, qui accuse la France d'avoir permis un passage clandestin d’une militante algérienne vers la France via la Tunisie. Amira Bouraoui, journaliste, avait interdiction de quitter le territoire algérien.

La souveraineté de l'Algérie mise en cause

Cette dernière est finalement arrêtée le 3 février en Tunisie, en obtenant la protection du consulat français à Tunis, avant de réussir à s’envoler pour Lyon le mois dernier. Alger accuse alors la France d’avoir organisé l’exfiltration et dénonce le viol de sa souveraineté. L’ambassadeur algérien à Paris est rappelé et les laissez-passer consulaires suspendus.

Concrètement, cela signifie que l’Algérie ne reprend désormais plus aucun de ses ressortissants expulsés par la France. Une décision qu’Alger ne rend pas officielle mais qui selon nos informations, est constatée place Beauvau. Une source à l’Élysée confirme d’ailleurs la tension extrême entre les deux pays.

Pas de réconciliation en vue ?

Les relations entre Alger et Paris étaient pourtant en passe de se réchauffer. Emmanuel Macron a multiplié ces derniers mois les initiatives en vue d’une réconciliation. Le chef de l’État s’est rendu à Alger en août 2022, suivi quelques mois plus tard par Élisabeth Borne et 16 ministres.

Cette crise intervient par ailleurs en pleine guerre en Ukraine, alors qu’Alger ne cache pas sa proximité avec Moscou. Lundi, les autorités algériennes et russes ont annoncé le renforcement de leur coopération militaire.