Corse : «Il y a une ouverture, mais tout reste à faire», Gilles Simeoni réagit au discours d'Emmanuel Macron

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Frédéric Michel avec AFP / Crédits photo : AFP , modifié à

Jeudi matin, le président Emmanuel Macron, en déplacement en Corse, a prononcé un discours devant des élus locaux ouvrant la porte à une autonomie de l'île. Le président de l'exécutif corse Gilles Simeoni a réagi dans l'après-midi, en estimant que "tout rest[ait] à faire" malgré cette "ouverture" du chef de l'État.

"Il y a une ouverture, mais tout reste à faire", a commenté Gilles Simeoni, le président de l'exécutif corse jeudi après-midi à Bastia, après le discours d'Emmanuel Macron dans la matinée à Ajaccio ouvrant la porte à une autonomie de l'île . "Ce que je retiens également des propos du président de la République c'est qu'il n'y avait aucune ligne rouge et donc nous allons pouvoir dans les semaines et les mois à venir discuter de tout sans tabou", a ajouté l'élu autonomiste de Corse , en référence à la période de six mois proposée par Emmanuel Macron pour que les groupes politiques corses, des indépendantistes à la droite, parviennent à un "accord" avec le gouvernement menant à un "texte constitutionnel et organique" qui pourrait alors être présenté à Paris.

"Une référence claire à un statut d'autonomie pour la Corse"

Dans le discours du chef de l'Etat, "il y a une référence claire à un statut d'autonomie pour la Corse", a constaté Gilles Simeoni : "Il y a la volonté de consacrer un titre ou un article spécifique à la Corse" dans la Constitution, "il y a également la perspective d'un pouvoir normatif soumis au contrôle du conseil constitutionnel, ce qui peut apparaître comme une pré-reconnaissance d'un pouvoir législatif. Il y a donc plusieurs éléments, mais il y en a d'autres qui font défaut", a relativisé l'élu, sans plus de précision.

"Il y a des marqueurs importants, perspective d'un statut d'autonomie, perspective d'un pouvoir législatif, donc au travail pour construire cette autonomie", a poursuivi l'élu. Mais "nous allons, en ce qui nous concerne, continuer à plaider en faveur des éléments votés à une très large majorité par l'Assemblée de Corse" dans sa délibération du 5 juillet, a-t-il poursuivi.

Cette délibération, votée à une majorité de 75% par les élus corses, réclame la "reconnaissance juridique du peuple corse", "un statut de co-officialité de la langue corse" et la reconnaissance du "lien entre le peuple corse et sa terre", via "un statut de résident". Elle demande également l'octroi à l'Assemblée de Corse d'un pouvoir législatif dans tous les domaines, à l'exception des pouvoirs régaliens, et un titre dans la Constitution pour la Corse.