Gilles Simeoni a commenté la déclaration du chef de l'État. 1:48
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Frédéric Michel avec AFP / Crédits photo : AFP , modifié à
Jeudi matin, le président Emmanuel Macron, en déplacement en Corse, a prononcé un discours devant des élus locaux ouvrant la porte à une autonomie de l'île. Le président de l'exécutif corse Gilles Simeoni a réagi dans l'après-midi, en estimant que "tout rest[ait] à faire" malgré cette "ouverture" du chef de l'État.

"Il y a une ouverture, mais tout reste à faire", a commenté Gilles Simeoni, le président de l'exécutif corse jeudi après-midi à Bastia, après le discours d'Emmanuel Macron dans la matinée à Ajaccio ouvrant la porte à une autonomie de l'île. "Ce que je retiens également des propos du président de la République c'est qu'il n'y avait aucune ligne rouge et donc nous allons pouvoir dans les semaines et les mois à venir discuter de tout sans tabou", a ajouté l'élu autonomiste de Corse, en référence à la période de six mois proposée par Emmanuel Macron pour que les groupes politiques corses, des indépendantistes à la droite, parviennent à un "accord" avec le gouvernement menant à un "texte constitutionnel et organique" qui pourrait alors être présenté à Paris.

"Une référence claire à un statut d'autonomie pour la Corse"

Dans le discours du chef de l'Etat, "il y a une référence claire à un statut d'autonomie pour la Corse", a constaté Gilles Simeoni : "Il y a la volonté de consacrer un titre ou un article spécifique à la Corse" dans la Constitution, "il y a également la perspective d'un pouvoir normatif soumis au contrôle du conseil constitutionnel, ce qui peut apparaître comme une pré-reconnaissance d'un pouvoir législatif. Il y a donc plusieurs éléments, mais il y en a d'autres qui font défaut", a relativisé l'élu, sans plus de précision.

"Il y a des marqueurs importants, perspective d'un statut d'autonomie, perspective d'un pouvoir législatif, donc au travail pour construire cette autonomie", a poursuivi l'élu. Mais "nous allons, en ce qui nous concerne, continuer à plaider en faveur des éléments votés à une très large majorité par l'Assemblée de Corse" dans sa délibération du 5 juillet, a-t-il poursuivi.

Cette délibération, votée à une majorité de 75% par les élus corses, réclame la "reconnaissance juridique du peuple corse", "un statut de co-officialité de la langue corse" et la reconnaissance du "lien entre le peuple corse et sa terre", via "un statut de résident". Elle demande également l'octroi à l'Assemblée de Corse d'un pouvoir législatif dans tous les domaines, à l'exception des pouvoirs régaliens, et un titre dans la Constitution pour la Corse.