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Romain David , modifié à
Invitée de Sonia Mabrouk lundi, dans la matinale d’Europe 1, Agnès Pannier-Runacher, la secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Economie et des Finances, est revenue sur les propositions formulées par la Convention citoyenne sur le climat. Si elle a salué certaines mesures, elle estime toutefois que celles-ci ne doivent pas conduire à une augmentation des impôts.
INTERVIEW

L’urgence économique, au lendemain de la crise sanitaire déclenchée par le Covid-19, est-elle compatible avec les propositions de la Convention citoyenne sur le climat, qui réclame notamment un renforcement du système de bonus-malus écologique sur les véhicules, ou encore l’interdiction de la publicité sur écran dans l’espace public ? "On peut très bien faire face à une crise économique et, avec l’autre partie de son cerveau, traiter des sujets importants, structurels", a estimé lundi, dans la matinale d’Europe 1, Agnès Pannier-Runacher, la secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Economie et des Finances.

"Lorsque l’on regarde dans le détail ces propositions, on y reconnait des axes majeurs de politiques publiques sur lesquels le gouvernement cherche à accélérer", souligne-t-elle, en évoquant notamment la rénovation des passoires thermiques ou la conversion des véhicules polluants. "Il ne faut pas confondre différents sujets en disant que l’un empêche de traiter l’autre", poursuit la secrétaire d’Etat. "Dire que l’économie de demain sera une économie décarbonnée, une économie de transition, c’est important."

Ne pas crisper les Français

Agnès Pannier-Runacher tient toutefois à réfuter le principe d'une écologie punitive, qui conduirait à la mise en place de nouvelles taxes. "L’augmentation des impôts dans un pays qui a déjà le plus haut niveau d’imposition en Europe n’est peut-être pas la meilleure chose à faire dans un moment de crise. Nous avons été très clairs sur ce sujet", veut-elle rappeler.

Dans le détail, l'une des propositions les plus polémiques reste l'abaissement de la vitesse maximale autorisée sur autoroute à 110km/h, au lieu de 130. "D’un point de vue personnel, ça ne me pose pas de problème, en revanche j’ai entendu ce qu’on dit les Français sur les 80km/h, et on ne peut pas le balayer de la main", avertit la secrétaire d'Etat. La balle est désormais dans le camp du président de la République, qui devra décider si ces propositions donneront lieu à des ordonnances, des projets de loi présentés devant le Parlement, ou bien encore à un référendum.