Congrès du FN : mon père ferait "n'importe quoi" pour exister médiatiquement

Jean-Marie Le Pen a menacé de venir au congrès du parti en mars par la force publique.
Jean-Marie Le Pen a menacé de venir au congrès du parti en mars par la force publique. © AFP
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avec AFP , modifié à
Pour Marine Le Pen, qui a succédé à son père en 2011 à la tête du parti mais l'a exclu en 2015, Jean-Marine Le Pen n'a "juridiquement aucun droit d'assister" au congrès.

La présidente du Front national, Marine Le Pen, a estimé vendredi que son père Jean-Marie Le Pen, qui a menacé de venir au congrès du parti en mars par la force publique, "ferait n'importe quoi" pour exister médiatiquement.

"Pour quelques minutes d'existence médiatique, il ferait n'importe quoi", a déclaré au Parisien la dirigeante frontiste, après une décision de justice qui confirme l'exclusion de Jean-Marie Le Pen du parti d'extrême droite mais le maintien à la présidence d'honneur. Après cette décision rendue publique vendredi, le secrétaire général du parti, Steeve Briois, a affirmé que le FN interdirait l'accès du congrès à Jean-Marie Le Pen car il n'est plus adhérent. Le co-fondateur du FN a répondu qu'il pourrait venir, au besoin, en faisant appel à "la force publique".

"Il n'a juridiquement aucun droit d'assister au congrès". Pour sa fille, qui lui a succédé en 2011 à la tête du parti mais l'a exclu en 2015 pour ses propos polémiques répétés sur la Shoah, Jean-Marine Le Pen n'a "juridiquement aucun droit d'assister" au congrès. Marine Le Pen cite l'article 11bis des statuts du FN selon lequel l'assemblée générale du FN "peut nommer un président d'honneur (...) Il est membre de droit de toutes les instances du mouvement (conseil national, comité central, bureau politique, bureau exécutif, commission nationale d'investitures)". Or "cette liste limitative n'inclut aucune des assemblées générales qui nécessitent d'être adhérent à jour" du FN, explique Marine Le Pen.

Jean-Marie Le Pen, exclu en 2015 comme simple membre du FN. Jean-Marie Le Pen avait assuré quelques heures auparavant qu'il restait "président d'honneur, avec les prérogatives qui s'attachent à la fonction". "On doit me convoquer au congrès, on doit me convoquer dans les bureaux politiques, (...) dans tous les organismes du mouvement où j'ai le droit de siéger", avait-il fait valoir. Dans son arrêt, la cour d'appel de Versailles a validé l'exclusion, en août 2015, de Jean-Marie Le Pen de son parti en tant que simple membre. Mais elle a jugé que cela n'avait "pas d'effet sur sa qualité de président d'honneur" car les statuts du FN ne prévoient pas que cette fonction purement honorifique soit réservée "aux seuls adhérents".