Pour Gilles Boyer, les règles du "nuançage" aux élections doivent être redéfinies de manière a mieux prendre en compte la reconfiguration politique post-2017. 1:17
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Invité d'Europe 1 samedi, l'eurodéputé LREM Gilles Boyer​ a assuré que la circulaire publiée par le ministère de l'Intérieur sur le nuançage politique aux municipales -  et en partie suspendue vendredi par le Conseil d'Etat -, ne visait pas à favoriser la majorité présidentielle.
INTERVIEW

Le Conseil d'Etat a suspendu vendredi les principales mesures de la circulaire Castaner, relative à l'attribution d'une couleur politique aux candidats pour les municipales. L'attribution des nuances par les préfets "dans les seules communes de 9.000 habitants et plus", mais aussi les conditions d’attribution de l’étiquette "divers Centre" ont donc été retoquées par les Sages du Palais Royal. Ces deux dispositions s’étaient attirées les foudres des oppositions, qui ont largement dénoncé une redéfinition des règles du scrutin à l’avantage de la majorité présidentielle. "Il ne faut pas y voir de manœuvre politique", a pourtant assuré  au micro de Bernard Poirette, sur Europe 1, le député européen LREM Gilles Boyer​.

"Ce qui est en jeu ce sont les étiquettes attribuées par le ministère de l’Intérieur aux candidats aux élections. Elles n’ont pas été adaptées dans leur libellé à la révolution qu’a connu la vie politique française en 2017. On était resté sur des étiquettes gauche/droite un peu obsolète", plaide cet ancien conseiller d’Edouard Philippe à Matignon. Suivant les dispositions de cette circulaire, la nouvelle étiquette "divers centre" aurait pu être attribuée aux candidats non investis par LREM, mais soutenu par le parti présidentiel. Ainsi, un candidat LR ou PS, soutenu par le parti d’Emmanuel Macron dans le cadre d’une alliance locale, aurait pu se voir comptabiliser aux côtés de la majorité dans les résultats publiés par la place Beauvau.

"Le Conseil d’Etat a estimé que ça n’avait pas été fait de la manière la plus pertinente qui soit", concède Gilles Boyer. "Je suis certain que le gouvernement va continuer d’y réfléchir pour l’avenir", ajoute-t-il. "C’est juste une manière de se dire : de quelle façon prend-on en compte l’émergence d’un pôle central très important, au-delà de la gauche et de la droite ? Comment arrive-t-on à quantifier cette émergence à la lumière des résultats des élections ?"