Cazeneuve : impossible de partir aux législatives en se disant "dans l'opposition"

Mercredi soir au Mans, Bernard Cazeneuve et Stéphane Le Foll ont lancé la campagne du PS pour les législatives.
Mercredi soir au Mans, Bernard Cazeneuve et Stéphane Le Foll ont lancé la campagne du PS pour les législatives. © AFP
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avec AFP , modifié à
Bernard Cazeneuve a lancé mercredi au Mans la bataille des législatives, en affirmant qu'il était impossible pour le PS de partir au combat "en disant 'nous sommes dans l'opposition'".

Bernard Cazeneuve a lancé mercredi au Mans la bataille des législatives, en affirmant qu'il était impossible pour le PS de partir au combat "en disant 'nous sommes dans l'opposition' ", comme l'a fait l'ancien candidat à la présidentielle Benoît Hamon.

"Lorsque l'on aime la France (...) la République (...) on ne peut pas (...) partir aux élections législatives en disant: 'nous sommes dans l'opposition pour toujours', comme si nous n'étions pas en situation d'apporter notre concours, d'être constructifs, positifs, contributeurs (...)", a déclaré l'ancien Premier ministre, qui a remis sa démission à François Hollande mercredi soir. "Eh bien moi je suis de gauche, et je souhaite la réussite du nouveau président de la République", a ajouté l'ex-Premier ministre, qui s'exprimait devant environ 250 militants, à l'invitation de Stéphane Le Foll, qui brigue un nouveau mandat dans la Sarthe.

La tentation de créer d'autres partis. Mercredi matin, le candidat du PS à la présidentielle Benoît Hamon a déclaré sur France Inter qu'il était et qu'il serait "dans l'opposition à Emmanuel Macron", sans qu'il s'agisse d'une "opposition frontale". Bernard Cazeneuve a par ailleurs raillé, sans les nommer, l'initiative de Benoît Hamon de lancer le 1er juillet un mouvement transpartisan, et d'Anne Hidalgo et de nombreux autres élus de lancer le mouvement "Dès demain".

"Au moment où nous devons mener la bataille (...) certains semblent tout à coup pris de la tentation de créer quasiment autant de partis qu'il y aurait de militants à l'intérieur du Parti socialiste. Je propose que plutôt que de faire cela, nous rassemblions nos énergies et nos forces pour (...) qu'il y ait autant de députés socialistes qu'il y en a aujourd'hui".

La "faute morale de Mélenchon. Dernier coup de griffe au candidat qu'il avait soutenu du bout des lèvres pendant la campagne présidentielle: Bernard Cazeneuve a dénoncé la "faute morale" commise par Jean-Luc Mélenchon en n'appelant pas à voter pour Emmanuel Macron entre les deux tours de la présidentielle, et condamné à mots couverts la main tendue de Benoît Hamon au candidat de la France insoumise.

"Je n'entends pas m'allier avec (...) ceux qui n'ont pas été capables de se prononcer (pour la République) au moment où l'essentiel était en jeu", a-t-il tonné.

"Nous serons constructifs". Comme la veille à la Mutualité devant les candidats PS aux législatives, l'ex-Premier ministre a réaffirmé son attachement au Parti socialiste. "Je ne peux pas me résoudre à l'idée que cette maison, nous puissions la fermer sans autre préavis parce que la mode serait à autre chose", a-t-il dit. S'exprimant avant Bernard Cazeneuve, Stéphane Le Foll avait lui aussi récusé la posture de Benoît Hamon. "Nous ne serons pas dans l'opposition, nous serons constructifs", a-t-il déclaré, en se réjouissant de la victoire de Emmanuel Macron, dans cette ville où le maire Jean-Claude Boulard s'était prononcé pour Emmanuel Macron avant le premier tour de la présidentielle.