Campagne de Sarkozy en 2012 : quatre mises en examen sur de nouvelles dépenses

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avec AFP , modifié à
Quatre personnes ont été mises en examen dans le cadre d'une enquête sur de nouvelles dépenses liées à la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012.

Quatre acteurs de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012 ont été mis en examen en janvier pour de nouvelles dépenses suspectes, au-delà des fausses factures de Bygmalion, a-t-on appris lundi de sources judiciaire et proches de l'enquête.

Des dépenses pas intégrées aux comptes de campagne ? Parmi eux, le trésorier de la campagne et député Les Républicains, Philippe Briand, et le directeur de campagne, Guillaume Lambert, ont précisé ces sources. Transports en train vers des meetings, tracts de campagne et t-shirts, aménagement du QG de campagne, sondages et locations de salles : les juges ont trouvé trace de nombreuses dépenses réglées par l'UMP (devenue LR) et dont ils soupçonnent qu'elles n'ont pas intégré le compte de la campagne de Nicolas Sarkozy, selon une source proche de l'enquête.

Déjà concernés par l'affaire Bygmalion. Les mises en examen concernent aussi un expert-comptable de la campagne et l'un des avocats de l'UMP, Philippe Blanchetier. Les quatre protagonistes étaient déjà mis en examen, parmi treize personnes, pour abus de confiance, escroquerie et complicité de financement illégal de campagne, pour avoir eu un rôle, qu'ils contestent, dans le système de fausses factures de la société de communication Bygmalion. 

Une fraude à 18,5 millions d'euros. Aux yeux des enquêteurs, ces fausses factures Bygmalion, établies pour des conventions de l'UMP qui n'ont jamais eu lieu, ont permis de détourner sur le parti quelque 18,5 millions d'euros de dépenses de meetings qui auraient dû être inscrites dans le compte de campagne signé par Nicolas Sarkozy. La fraude aurait permis de présenter un budget dans les clous, c'est-à-dire sous le plafond légal de 22,5 millions d'euros, alors qu'il était largement dépassé en raison de la multiplication des meetings. Des cadres de Bygmalion ont reconnu la fraude, tout comme Jérôme Lavrilleux, l'ancien bras droit du patron de l'UMP de l'époque Jean-François Copé. Entendu en septembre, Nicolas Sarkozy a réfuté un dérapage des coûts de sa campagne, une "farce" selon lui, tout en mettant en avant la responsabilité de l'UMP et de Bygmalion dans les fausses factures.

De nouveaux points d'interrogations. Mais de nouvelles questions sont apparues. Les juges d'instruction s'interrogent notamment sur une ligne "présidentielle" dans le budget 2012 de l'UMP, indiquant 13,5 millions de dépenses engagées, alors que trois seulement ont intégré le compte de campagne. Ces dépenses ont été détaillées dans de récents interrogatoires, selon une source proche du dossier. Autre question, pourquoi des factures, pour 1,5 à 1,8 million d'euros, ont été émises par une autre société que Bygmalion, Agence Publics, pour ses prestations lors du meeting géant de Villepinte? Ces sommes n'ont pas été intégrées au compte de campagne.