Brice Hortefeux appelle les "chefs des autres religions" à imiter le pape

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G.S. , modifié à
L'ancien ministre de l'Intérieur, invité du Grand rendez-vous, est revenu sur l'accueil au Vatican de 12 migrants musulmans. 
INTERVIEW

Le pape François, en visite a Lesbos samedi, a décidé d'accueillir au Vatican 12 migrants syriens. "Nous sommes tous des migrants", a déclaré le souverain pontife. Brice Hortefeux, ancien ministre de l'Intérieur de Nicolas Sarkozy, invité du Grand rendez-vous, partage-t-il ce message ?

"Que les chefs des autres religions agissent de même". "Le pape est un chef spirituel. Il a une très grande autorité morale. A titre personnel, je suis attentif, naturellement, à ce qu'il exprime. Comme vous, j'ai été impressionné par la valeur du symbole", assure le député (LR) européen. Mais il poursuit : "Immédiatement, moi je forme un souhait : c'est que les chefs des autres religions agissent de même, s'expriment de même, alors que les chrétiens sont aujourd'hui la religion la plus persécuté au monde". "J'aurais aimé qu'il y ait toutes les voix, de toutes les religions, pour condamner ce que nous avons connu en France, à Bruxelles, et ce que nous avons connu à Lahore au Pakistan, où 72 chrétiens ont été massacrés, et parmi eux 29 enfants", poursuit-il, sans préciser ce qu'il entend par "chef des autres religions".

"Vrais réfugiés, faux réfugiés". Selon Brice Hortefeux, en revanche, "c'est aux autorités temporaires de gérer la question essentielle des flux de migrants. Le pape est une autorité spirituelle". "Je suis préoccupé par les conditions d'accueil des migrants", assure-t-il, tout en faisant la différence entre les "vrais réfugiés et les faux réfugiés". "Le geste du pape rappelle que nous avons un rôle à jouer", reconnaît-il, regrettant que sur ces questions, "toutes les décisions sont pour l'instant prises par l'Allemagne". Brice Hortefeux en appelle aussi à une réduction de l'immigration légale. "Je vous parle d'immigration économique. A aucun moment le pape ne parle d'immigration économique", estime-t-il.