Bayrou : "ce qui se passe en Catalogne est très préoccupant"

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Le président du MoDem en a appelé lundi à l’Union européenne pour trouver une solution à la crise catalane, et éviter la contagion à d’autres pays. 
INTERVIEW

François Bayrou reste interdit devant la situation en Espagne, au lendemain des images de violence qui ont marqué le référendum d’auto-détermination en Catalogne. "Ces images ont beaucoup choqué", a réagi le président du MoDem, invité de Patrick Cohen dans Europe Matin lundi. "Chaque fois que, dans les temps qui sont les nôtres, de communication, d’écran, qu’il y a des matraques contre les bulletins de vote, les matraques ont perdu, et les bulletins de vote, sans savoir exactement quel est leur nombre et leur organisation, ont gagné", a-t-il jugé. "Ce qui se passe en Catalogne est très préoccupant pour l’Espagne. Il y a là quelque chose qui atteint profondément l’unité du pays, formé de plusieurs peuples."

"Explosion de l'Espagne de l'Italie, de la Belgique..." Mais surtout, pour l’ancien ministre de la Justice, le risque de la contagion existe. "Quelque chose d’extrêmement lourd est en train de se produire, et ça a des échos dans d’autres pays européens. On est dans un temps dans lequel deux forces s’expriment : une force qui réclame l’identité, la reconnaissance de ce que l’on est historiquement culturellement ; et de l’autre côté une autre force qui fait que ‘identité et reconnaissance’, il ne faut pas que ça amène à tous coups à la division. Parce qu’autrement c’est une explosion absolue", a-t-il estimé, avant d’énumérer : "explosion de l’Espagne, dont on voit les risques, explosion de l’Italie, explosion du Royaume-Uni, avec l’Ecosse, la Belgique. Tous ces pays qui forment l’Europe sont menacés par des mouvements de cet ordre. "

"L'Union européenne doit apporter son soutien". Européen convaincu, François Bayrou en a appelé à Bruxelles. "Il faut trouver une démarche, et l’Union européenne doit apporter son soutien, pour que la reconnaissance de l’identité n’entraîne pas à tout coup la division et à l’affrontement", a-t-il lancé, esquissant une solution : "il y a des organisations de cet ordre, qu’on appelle fédérales, qui peuvent aider à mettre en place quelque chose qui répondent à ces deux aspirations."