Parité, société civile : avec son gouvernement, le président Macron a-t-il tenu ses promesses de candidat ?

Sur la proposition de son Premier ministre, Édouard Philippe, Emmanuel Macron a nommé son premier gouvernement mercredi.
Sur la proposition de son Premier ministre, Édouard Philippe, Emmanuel Macron a nommé son premier gouvernement mercredi. © LOIC VENANCE / AFP
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Un nombre de ministres restreint, la parité, des membres de la société civile… Emmanuel Macron avait donné plusieurs critères pour composer son futur gouvernement. À l'arrivée, tous n'ont pas été respectés.
ON DÉCRYPTE

C'est à 15 heures pétantes mercredi 17 mais qu'Alexis Kohler, nouveau secrétaire général de l'Élysée, a annoncé les membres du premier gouvernement du quinquennat d'Emmanuel Macron. Derrière le Premier ministre, Édouard Philippe, viennent des personnalités comme Gérard Collomb, François Bayrou ou Bruno Le Maire. Avec cette équipe, Emmanuel Macron a tenté de respecter toute une série de critères qu'il s'était lui-même fixé pendant la campagne présidentielle. Sans pour autant y parvenir totalement.

  • Une quinzaine de ministres ? PROMESSE TENUE

Emmanuel Macron avait promis un gouvernement resserré d'une quinzaine de ministres, soit "un peu moins qu'aujourd'hui", précisait-il le 28 mars dernier. "Il n'y aura pas de ministres délégués, il y aura quelques secrétaires d'État."

Cette promesse est globalement tenue, puisque la nouvelle équipe compte 16 ministres de plein exercice, deux ministres délégués, et quatre secrétaires d'État.

  • Un gouvernement paritaire ? OUI, MAIS…

Le 28 mars toujours, Emmanuel Macron avait promis la parité : "mon gouvernement sera composé pour moitié de femmes, y compris à des ministères de premiers plans." Sur 22 personnalités, onze sont des femmes. La parité globale est donc respectée. Sur les cinq ministères régaliens, un seul est dirigé par une femme : celui des Armées (ex-Défense), qui voit arriver à sa tête l'eurodéputée Sylvie Goulard.

En revanche, Emmanuel Macron avait aussi promis un "ministère plein et entier des Droits des femmes". Qui est finalement passé à la trappe.

  • Des personnalités de la société civile ? PROMESSE TENUE

Gouvernement et candidats aux législatives, même combat. Emmanuel Macron souhaitait ouvrir la politique à la société civile. "Il faut en finir avec les ministres qui n'ont d'autre légitimité que celle d'un apparatchik", tonnait le candidat, il y a deux mois. "[Les miens] seront issus pour une partie conséquente de la société civile, dans toute sa diversité."

Finalement, la moitié de son gouvernement est composé de personnes venant de la société civile. Il y a bien sûr Nicolas Hulot et son ministère de la transition écologique et solidaire, par ailleurs deuxième dans l'ordre protocolaire.

Mais aussi Agnès Buzyn, médecin spécialiste d'hématologie aux Solidarités et à la Santé, Françoise Nyssen, éditrice, à la Culture, Muriel Pénicaut, ancienne dirigeante d'entreprise, au ministère du Travail, ou Jean-Michel Blanquer, directeur général du Groupe Essec, à l'Éducation nationale. Laura Flessel, championne d'escrime, est nommée ministre des Sports, tandis que Frédérique Vidal, chercheuse et présidente de l'Université Nice-Sophia-Antipolis, récupère l'Enseignement supérieur, la Recherche et l'Innovation.

  • Pas d'anciens ministres ? ENCORE RATE !

"J'imposerai le renouveau dans l'équipe gouvernementale", avait averti Emmanuel Macron fin mars. "Je prône le renouveau des visages, donc il s'applique pour l'équipe gouvernementale de manière très claire." Depuis, il avait déjà préparé l'opinion à une exception, celle de Jean-Yves Le Drian.

Finalement, les exceptions sont nombreuses. Outre Jean-Yves Le Drian aux Affaires étrangères, on retrouve François Bayrou à la Justice, alors qu'il a déjà été ministre de l'Éducation nationale sous les gouvernements Balladur et Juppé dans les années 1990. Bruno Le Maire, propulsé ministre de l'Économie, avait été secrétaire d'État aux Affaires européennes puis ministre de l'Agriculture sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Et Annick Girardin, secrétaire d'Etat chargée de la Francophonie puis ministre de la Fonction publique entre 2014 et 2017 est la seule rescapée des années Hollande, en récupérant les Outre-mer.