Gabriel Attal était l'invité d'Europe 1 dimanche. 2:38
  • Copié
Léa Leostic , modifié à
Invité du Grand Rendez-vous d’Europe 1 dimanche, Gabriel Attal a été interrogé sur les moyens mis en œuvre par l’exécutif pour lutter contre le terrorisme, alors qu’une fonctionnaire de police a été assassinée le 23 avril dans un commissariat de Rambouillet. Le porte-parole du gouvernement a déclaré que le budget de la sécurité avait été augmenté et qu’en moyenne, un projet d’attentat abouti était empêché toutes les six semaines.
INTERVIEW

Alors qu’une cérémonie d’hommage nationale a eu lieu vendredi pour célébrer la mémoire de Stéphanie Monfermé, fonctionnaire de police tuée le 23 avril au commissariat de Rambouillet, Gabriel Attal a été interrogé sur les moyens alloués à la lutte contre le terrorisme. "On recrute près de 2.000 personnes dans notre système de renseignements, on augmente le budget de la sécurité, on produit des résultats", s’est défendu le porte-parole du gouvernement. "En moyenne, un projet d’attentat relativement abouti est empêché toutes les six semaines", a-t-il également déclaré dimanche matin sur Europe 1.

"On ne combat pas le terrorisme avec de l’angélisme et des préjugés"

"On ne combat pas le terrorisme avec de l’angélisme et des préjugés. Il faut des moyens et de l’action On n’a pas à rougir de l’action qui a été mise en œuvre depuis le début de ce quinquennat", a poursuivi Gabriel Attal. "On a resserré les mailles du filet. Il y a effectivement des drames atroces tels que ceux que l'on a connus à Rambouillet, à Nice ou à Conflans-Sainte-Honorine, où vous avez des individus qui sont  hors de tout radar parce qu'ils ne sont pas forcément liés à des organisations terroristes organisées. Ils se radicalisent extrêmement rapidement, notamment via internet et les réseaux sociaux. C'est à cette situation qu'on doit faire face aujourd'hui, d'où le projet de loi qui a été présenté en Conseil des ministres avec des moyens supplémentaires, notamment sur la question d'internet et des réseaux sociaux, pour mieux détecter ces radicalisés".

Un texte de loi pour utiliser les algorithmes

En préparation depuis plusieurs mois, le projet de loi, présenté mercredi se contente pour l'essentiel de mettre à jour des mesures déjà expérimentées depuis 2015 - comme les perquisitions à toute heure du jour et de la nuit ou le suivi des sortants de prison. Le texte vise aussi à étendre le recours à la technique décriée des algorithmes pour tenter de détecter les personnes radicalisées sur internet. Le gouvernement veut en effet utiliser l'analyse automatisée des données de connexion téléphoniques. L'objectif est "d'appliquer à internet ce que nous appliquons déjà au téléphone", selon les mots du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.

Il s'agira par exemple d'alerter les services de renseignement si un individu consulte des vidéos de décapitation et un site qui explique comment fabriquer une bombe. Une demande sera alors faite auprès du Premier ministre afin d'obtenir l'identité de la personne en question, qui sera ensuite mise sur écoute. Cette technique des algorithmes ne permettra pas de connaître le contenu des échanges sur les messageries cryptées comme WhatsApp ou Instagram, mais plutôt le temps que l'on y passe. Ce volet du texte de loi doit cependant être examiné par le conseil d’Etat et ne sera donc présenté que le 12 mai en Conseil des ministres.