Aquarius : "On voit bien que l'Europe qui protège, c'est l'Europe qui se défausse", dénonce Adrien Quatennens

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Anaïs Huet , modifié à
Pour le député de La France insoumise, la France et les pays européens doivent s'organiser nettement mieux pour accueillir les migrants, notamment ceux de l'Aquarius, dans des conditions dignes.
INTERVIEW

La France accueillera 18 des 58 migrants du navire humanitaire Aquarius, après un accord de "répartition solidaire" européen, a annoncé le gouvernement mardi soir. Mais les longues tractations qui ont conduit à cette issue laissent un goût amer à Adrien Quatennens.

"Ne pas se poser la question". "On voit bien, y compris dans le temps que ça a pris, que l'Europe qui protège, c'est l'Europe qui se défausse", a dénoncé le député La France insoumise du Nord, invité d'Audrey Crespo-Mara dans la Matinale d'Europe 1, mercredi. "Je vois mal comment l'Union européenne, qui est capable d'imposer à 27 États membres la politique libérale, ne pourrait pas se coordonner véritablement sur l'accueil", a-t-il défendu. "L'Aquarius, ce n'est pas un bateau de croisière !", a poursuivi le député du Nord. "Quand des gens traversent la mer Méditerranée au péril de leur vie, on ne se pose pas la question de savoir si on les accueille ou pas. On le fait. La France se serait honorée de le faire", a-t-il soutenu.

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La responsabilité de la France et de l'UE. Les 58 migrants seront donc répartis, en plus de la France, dans trois autres pays de l'Union européenne (15 en Allemagne, 15 en Espagne, 10 au Portugal). Pour Adrien Quatennens, il est clair que le gouvernement doit organiser plus dignement "les conseils d'accueil de ceux et celles qui se présentent à ses portes."

D'autant plus que, selon le parlementaire, la France et l'UE ont une part de responsabilité notable dans la situation actuelle des pays d'émigration. "Je ne fais pas d'angélisme en la matière. Nos pays ont des responsabilités dans les causes profondes qui font que les régions d'origines sont invivables : les guerres, le changement climatique, les accords commerciaux inégaux…", a-t-il listé, avant d'appeler les intéressés à "endiguer ces causes".