Aquarius : Macron appelle à ne pas "céder à l'émotion" et assure travailler avec l'Italie

Emmanuel Macron condamne "la politique du pire".
Emmanuel Macron condamne "la politique du pire". © LUDOVIC MARIN / AFP
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Europe1.fr avec AFP , modifié à
Le chef de l'État assure que la France travaille "main dans la main avec l'Italie" pour gérer les flux migratoires, alors que les relations avec Rome ne cessent de se tendre depuis le refus de l'Italie d'accueillir l'Aquarius. 

Emmanuel Macron a appelé à ne pas "céder à l'émotion que certains manipulent" sur l'affaire de l'Aquarius et assuré que la France "travaille main dans la main avec l'Italie" pour gérer les flux migratoires, a-t-il déclaré lors d'une visite à Mouchamps, en Vendée.

Cherchant visiblement à apaiser la crise avec Rome déclenchée par ses critiques virulentes contre le refus de l'Italie d'accueillir le bateau, le chef de l'État a cependant condamné "la politique du pire qui place tout le monde sous l'empire de l'émotion".

"Cela fait un an que nous travaillons main dans la main avec l'Italie de manière exemplaire. Nous avons divisé par dix les arrivées par un travail en Libye et au Sahel", a plaidé Emmanuel Macron, venu se recueillir sur la tombe de Georges Clemenceau. "Si je donne raison à celui qui cherche la provocation" en refusant l'accostage du bateau, "est-ce que j'aide les démocrates ? N'oublions pas qui nous a interpellé, nous connaissons les mêmes", a-t-il ajouté, une allusion à la composante d'extrême droite du gouvernement italien.
"La vraie réponse est dans la politique de développement, de sécurité, de démantèlement des réseaux de passeurs", a-t-il dit.

Excuses. Les relations entre les deux pays se sont tendues depuis que le président français a fustigé le "cynisme" et "l'irresponsabilité" de l'Italie. Le président du Conseil Giuseppe Conte, attendu à l'Elysée vendredi, a répliqué qu'il n'acceptait pas "des leçons hypocrites de pays ayant préféré détourner la tête en matière d'immigration". Le ministre de l'Intérieur Matteo Salvini, patron de la Ligue (extrême droite) et homme fort du gouvernement, a jeté de l'huile sur le feu en réclamant des excuses à la France, faute de quoi il vaudra mieux selon lui annuler la visite de Giuseppe Conte. Pour trouver une issue, puisque la demande d'excuses émane d'un ministre, l'Élysée a expliqué mercredi que la France "n'a reçu aucune information de la présidence du Conseil (italien) sur une demande d'excuses ou sur une possible annulation de la visite de Giuseppe Conte".

Ambassadeur convoqué. Mercredi, un rendez-vous ministériel franco-italien prévu à Paris a été annulé, le ministre italien des Finances Giovanni Tria préférant rester à Rome plutôt que de rencontrer son homologue français Bruno Le Maire. À Rome, la numéro deux de l'ambassade de France à Rome, Claire Anne Raulin a été convoquée au ministère italien des Affaires étrangères, en lieu et place de l'ambassadeur Christian Masset, absent, et s'est vu signifier le caractère "inacceptable" des déclarations d'Emmauel Macron. Deux ministres français ont eux joué l'apaisement. La ministre de la Justice a déclaré qu'on "ne peut pas laisser l'Italie seule" sur la question migratoire et le porte-parole du Quai d'Orsay a assuré que la France est "attachée à la coopération" avec l'Italie sur la crise migratoire.