Après l'incendie de Rouen, Le Maire juge "utile" de revoir l'implantation des usines Seveso

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Bruno Le Maire a affirmé dimanche qu'il serait "utile" de revoir les règles d'implantation des usines sensibles. (Photo d'illustration) © Bertrand GUAY / AFP
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avec AFP
Trois jours après l'incendie d'une usine chimique à Rouen, le ministre de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire s'est exprimé sur le sujet dimanche. Il a affirmé vouloir "garantir la sécurité sanitaire des habitants" sur le long terme, en tirant les leçons de cet incident. 

Le ministre de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire a jugé dimanche qu'il serait "utile" de revoir les règles d'implantation des usines sensibles, après l'incendie jeudi de l'usine chimique Lubrizol de Rouen. "Avoir des usines classées Seveso qui sont quasiment imbriquées dans une ville, on ne ferait plus ça aujourd'hui", a déclaré Bruno Le Maire sur le plateau du Grand Jury de RTL et LCI.

"Garantir la sécurité sanitaire des habitants"

"L'urgence aujourd'hui c'est garantir la sécurité sanitaire des habitants de Rouen. Après, qu'on fasse un retour d'expérience, que nous regardions quelles leçons il faut en tirer sur les implantations d'usines, sur les usines à risque, sur la topographie de toutes les usines à travers le territoire, pourquoi pas, je pense que ça pourrait être utile", a t-il avancé.

Plusieurs riverains, associations ou syndicats ont fait part depuis jeudi de leur inquiétude ou de leur colère, alors que l'usine chimique Lubrizol, un site industriel Seveso seuil haut, est située dans la ville de Rouen, à environ trois kilomètres de la célèbre cathédrale.

Plus de 1.300 sites Seveso en France

Les sites Seveso sont classés selon deux niveaux de risque, seuil haut et seuil bas, en fonction de la quantité de matières dangereuses présentes. Selon le ministère de la Transition écologique et solidaire, la France compte 1.312 sites classés Seveso (dont 705 en seuil haut) à ce jour. Fin 2015, lors du dernier recensement, la France en comptait 1.261 (dont 700 en seuil haut).

Des agriculteurs en colère 

Bruno Le Maire, auparavant ministre de l'Agriculture de 2009 à 2012, a par ailleurs souligné qu'il lui "paraîtrait normal" que soient indemnisées les pertes des agriculteurs de la région rouennaise, "pour ceux qui n'auraient pas été assurés". Autour de Rouen les agriculteurs ont été touchés de plein fouet avec un "gel" des productions et des récoltes susceptibles d'avoir été exposées à la suie "jusqu'à obtention de garanties sanitaires", a annoncé samedi le préfet de Normandie Pierre-André Durand.