Ian Brossat était l'invité du "Grand Rendez-vous", dimanche. 1:20
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La tête de liste du Parti communiste aux élections européennes, qui est également adjoint d'Anne Hidalgo à la mairie de Paris, a dénoncé la mise en place d'une "économie de prédation" dans certains quartiers de la capitale, dimanche sur Europe 1. 
INTERVIEW

"Une économie de prédation s'est emparée de certains quartiers de Paris", diagnostique l'adjoint au logement d'Anne Hidalgo Ian Brossat, également tête de liste du Parti communiste pour les élections européennes. Interrogé sur la stratégie d'Airbnb dans la capitale, dimanche dans le Grand Rendez-vous Europe 1/CNews/Les Echos, l'élu a réclamé la mise en place d'outils de régulation plus efficaces. 

Des logements "transformés en hôtels de manière clandestine"

"On a aujourd'hui des propriétaires qui ne louent plus leur logement de manière occasionnelle mais qui achètent des logements et qui les transforment en hôtels, de manière clandestine", estime Ian Brossat. "Ils se font un argent énorme (...). Et nous nous retrouvons, dans des arrondissements du centre, dans les quatre premiers arrondissements de Paris, avec un quart des logements qui ne sont plus des logements, mais qui sont uniquement des locations pour des touristes. C'est à dire qu'on remplace des habitants par des touristes", dénonce-t-il. 

 

Comment lutter contre ce phénomène ? "On a besoin de nouveaux outils de régulation", juge l'adjoint au logement. "Nous avons mis en place un certain nombre de règles, ça a commencé à fonctionner, et le nombre de locations sur Airbnb a fini par se stabiliser. Sauf que maintenant, Airbnb se tourne vers la Commission européenne et s'appuie sur un droit européen qui lui est extrêmement favorable : forcément, ce sont les lobbies qui l'ont écrit et Airbnb paye trois lobbyistes en permanence à Bruxelles." 

"Du côté des habitants et pas de ces grosses boîtes"

"Toutes nos législations locales risquent d'être menacées par la Commission européenne", estime ainsi le candidat. "Cela pose un problème démocratique redoutable. Nous sommes confrontés aux Gafa (Google, Amazon, Facebook, Apple, ndlr), ces multinationales du net, qui sont plus puissantes que les villes, plus puissantes que les Etats." Et d'interroger : "Est-ce qu'on accepte que ces boîtes là dictent leurs lois ? (...) On aurait besoin que l'Union Européenne soit du côté des habitants, et pas du côté de ces grosses boîtes."