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Ophélie Artaud , modifié à
Marine Le Pen s'est dite "confiante sur le fond et la forme" sur son renvoi en correctionnelle dans le cadre de l'affaire des assistants parlementaires du FN au Parlement Européen. Invitée du Grand Rendez-vous, la présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale, a assuré qu'elle ne craignait pas non plus une peine d'inéligibilité, en vue de la présidentielle de 2027.

"Je suis confiante sur le fond et la forme". Marine Le Pen s'est exprimée ce dimanche dans le Grand Rendez-vous d'Europe 1/ CNews/ Les Échos sur son renvoi en correctionnelle dans le cadre de l'affaire dite des assistants parlementaires du Front national (FN) au Parlement Européen. Vendredi, le parquet de Paris a annoncé que Marine Le Pen et 26 autres personnes sont renvoyées devant le tribunal correctionnel. Ils sont accusés d'avoir participé à un système de détournement de fonds publics de l'Union européenne entre 2004 et 2016, pour rémunérer des assistants d'eurodéputés qui travaillaient en réalité pour le FN, devenu depuis le Rassemblement national (RN). La présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale a également assuré qu'elle "ne peut pas imaginer" avoir une peine d'inéligibilité en vue de l'élection présidentielle de 2027.

 

La députée du Pas-de-Calais a expliqué ne pas être "particulièrement étonnée par cette décision puisque le parquet est cohérent. Il va dans un sens que nous contestons par ailleurs avec une analyse juridique que nous contestons également. Nous expliquerons au tribunal les raisons pour lesquelles nous contestons formellement les accusations qui sont portées et qui ne sont que, en réalité, le copier-coller de la vision du Parlement européen et de ses technocrates", détaille-t-elle au micro du Grand Rendez-vous.

"Le Parlement européen souhaite faire de nos assistants parlementaires des employés de la Commission"

Marine Le Pen s'est dite "confiante sur le fond et sur la forme que la procédure a prise, car il y a eu de multiples violations des droits de la défense au cours de cette procédure dont nous n'avons pas pu nous plaindre", dénonçant "les multiples hypocrisies" de l'Union Européenne, notamment le fait que "l'Union européenne a toujours refusé de signer la Convention européenne des droits de l'homme alors même qu'elle avait pris cet engagement dans le traité de Lisbonne".

Pour la présidente du groupe RN à l'Assemblée, "le Parlement européen souhaite faire de nos assistants parlementaires des employés de la Commission, or ce sont des assistants parlementaires de parlementaires opposés à l'Union européenne. Pardon de faire de la politique, et pardon de faire en sorte que nos assistants parlementaires nous aident à faire de la politique pour contester en réalité le fonctionnement de l'Union européenne", a-t-elle ironisé.

"Nous allons à ce procès avec tranquillité"

Interrogée sur le procès de Français Bayrou, également accusé d'avoir utilisé des fonds européens pour embaucher des assistants parlementaires qui auraient travaillé pour le Modem, Marine Le Pen considère que "ces procès ont vocation un peu à tétaniser les élus et l'absence de respect de toute règle dans le fonctionnement du Parlement européen lié à l'absence de signature de la Convention européenne des droits de l'homme, fait également partie de cette pression. Parce que les élus demain se diront 'Moi, je n'ai pas envie de me mettre trop mal avec l'administration du Parlement européen, je risque quand même un certain nombre de difficultés, donc je préfère m'abstenir de défendre mon pays'."

Avant d'ajouter : "Nous, ils peuvent toujours nous faire ça et ils ne nous intimideront pas. Nous allons à ce procès avec tranquillité", assure-t-elle. Quant à une possible peine d'inéligibilité, Marine Le Pen a "le sentiment que chacun pense qu'en réalité, l'objectif serait de tenter de m'empêcher d'être présente à la future élection présidentielle. Je ne peux pas imaginer que la justice se prête à cela", conclut-elle au micro du Grand Rendez-vous.

Une première audience sur cette affaire doit avoir lieu le 27 mars 2024, avant des débats de fonds qui auront lieu en octobre et novembre 2024. Le Parlement européen estime le préjudice à 6,8 millions d'euros.