Affaire Benalla : "dérives inacceptables, condamnables, sur fond de copinage(s) malsain(s)", juge le préfet de police

"Cette affaire, comme le dit la presse, n'est évidemment pas sans conséquences sur la préfecture de police", a jugé Michel Delpuech.
"Cette affaire, comme le dit la presse, n'est évidemment pas sans conséquences sur la préfecture de police", a jugé Michel Delpuech. © PATRICK KOVARIK / AFP
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avec AFP , modifié à
Le préfet de police Michel Delpuech, auditionné lundi à l'Assemblée nationale, a estimé que l'affaire Benalla découlait de "dérives individuelles inacceptables" et "condamnables". 

Le préfet de police de Paris, Michel Delpuech, a dénoncé lundi des "dérives individuelles inacceptables, condamnables, sur fond de copinage(s) malsain(s)" ayant mené à l'affaire Benalla, du nom de l'ex-collaborateur de l'Élysée qui a commis des actes violents contre des manifestants le 1er mai dernier.

 

"Cette affaire, comme le dit la presse, n'est évidemment pas sans conséquences sur la préfecture de police. Fondamentalement, ces événements résultent de dérives individuelles inacceptables, condamnables, sur fond de copinage(s) malsain(s)", a déclaré le préfet lors de son audition à l'Assemblée.

Benalla "était un interlocuteur connu". Michel Delpuech a également indiqué devant la commission des lois qu'Alexandre Benalla était "un interlocuteur connu". Chargé de mission à l'Élysée, Alexandre Benalla jouait un grand rôle dans la sécurité entourant le chef de l'État et était régulièrement en contact avec des responsables policiers.

Revenant sur les événements, il a affirmé avoir été mis au courant des violences commises par ce conseiller de l'Élysée par un appel d'un collaborateur du directeur de cabinet d'Emmanuel Macron, au lendemain des faits. Le préfet a dit avoir reçu un appel de Laurent Hottiaux, qui travaille auprès du directeur de cabinet du chef de l'État, le 2 mai "vers 10h15" : "Il venait aux nouvelles auprès de moi sur, je cite, 'l'affaire Benalla' (…). Je ne comprends pas de quoi il parle et ma réponse est toute de surprise". "Cet appel m'a appris l'existence de l'affaire Benalla", a-t-il ajouté.

Pour le préfet, le cas Benalla avait été "traité" par le cabinet de l'Élysée. Le préfet a raconté avoir ensuite visionné la vidéo au cœur du scandale. "Me revient alors à ce moment-là à l'esprit un épisode de la soirée du 1er mai", a-t-il dit. Vers 20 heures, à la fin de cette Fête du travail émaillée d'incidents à Paris, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb "est passé à mon bureau (…) pour saluer et remercier l'ensemble des responsables des services en salle de formation et de commandement", a poursuivi Michel Delpuech.

Le préfet de police a "alors découvert avec étonnement la présence dans la salle de Monsieur Benalla", avec qui il a eu un bref échange.

Après le visionnage de la vidéo, Monsieur Delpuech a assuré avoir aussitôt appelé le cabinet du ministère de l'Intérieur, qui lui a répondu être "déjà en liaison" avec la présidence de la République sur ce sujet. Dès lors, "il était établi pour moi que le sujet Benalla était traité par l'autorité hiérarchique dont il dépendait", a-t-il déclaré.

Il a en outre affirmé n'avoir "jamais" été sollicité pour qu'Alexandre Benalla accompagne des policiers en tant qu'"observateur" le 1er mai. Il portait ce jour-là brassard, casque et radio de police.