Academia Christiana : Gérald Darmanin va demander la dissolution du mouvement catholique traditionaliste

La dissolution du mouvement sera présenté en Conseil des ministres dans les semaines à venir (Illustration).
La dissolution du mouvement sera présenté en Conseil des ministres dans les semaines à venir (Illustration). © Xose Bouzas / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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avec AFP
Le ministre de l'Intérieur a annoncé dimanche qu'il présenterait en Conseil des ministres la dissolution d'Academia Christiana "dans les semaines qui viennent". L'exécutif estime notamment que ce mouvement fondé en 2013 par des jeunes proches de la mouvance identitaire, "légitime de façon récurrente le recours aux armes".

Gérald Darmanin a annoncé dimanche qu'il présenterait "dans les semaines qui viennent" en Conseil des ministres la dissolution d'Academia Christiana, un mouvement de catholiques traditionalistes d'extrême droite. "Nous présenterons leur dissolution en Conseil des ministres dans les semaines qui viennent", a déclaré dans un entretien au média en ligne Brut le ministre de l'Intérieur.

"Sous prétexte d'une prétendue menace pesant sur les Français", ce groupe "légitime de façon récurrente la violence physique et le recours aux armes", a précisé une source proche du dossier. Pour ce faire, "elle utilise un vocabulaire guerrier et incite de manière explicite ses militants à s'armer et à partir en 'croisade'", a ajouté cette source. "D'autre part, et en cohérence avec cette menace qui guetterait la France, Academia Christiana présente la 'légitime défense' comme nécessaire", a-t-elle encore dit.

Une procédure que va contester le mouvement

Fondée en 2013 par des jeunes proches de la mouvance identitaire, Academia Christiana se présente comme un institut de formation "intégrale", à la fois "spirituelle, morale, intellectuelle et sportive". Cette organisation est présidée par Victor Aubert, professeur de français et philosophie à l'Institut Croix des Vents à Sées (Orne), un établissement scolaire privé hors contrat dirigé par la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre, institut traditionaliste reconnu par Rome.

 

"En voulant nous dissoudre, le gouvernement s'en prend une fois de plus aux catholiques, qu'il considère comme des citoyens de seconde zone", a réagi Academia Christiana sur son internet, en accusant l'exécutif de chercher à "interdire toute pensée ou réflexion en dehors de l'idéologie laïciste et consumériste".

"A l'heure où les coups de couteau fusent matin, midi et soir, la priorité de la République est de dissoudre un institut de formation dont les cadres sont tous d'honnêtes pères et mères de famille", a déploré l'organisation, qui prévoit de "contester cette procédure absurde" devant le Conseil d'Etat.

"Au moins trois autres groupes d'ultradroite" dans le viseur

Après l'annonce de sa prochaine dissolution, Academia Christiana a reçu sur les réseaux sociaux de nombreux soutiens à l'extrême droite, notamment dans la mouvance proche d'Eric Zemmour.

"L'État de droit chez Darmanin, c'est ne pas pouvoir expulser des djihadistes, ne pas tirer sur des criminels qui menacent la police, ne pas dissoudre la Jeune Garde (mouvement "antifa", NDLR), laisser prospérer les Frères musulmans, mais pouvoir dissoudre des associations pacifiques en claquant des doigts", a fustigé sur X le fondateur de Reconquête!.

Le ministre de l'Intérieur a précisé dans son interview à Brut qu'"au moins trois autres groupes d'ultradroite" étaient dans le viseur des services de renseignement, sans donner de détails.