À La Réunion, Marine Le Pen ajuste son discours anti-Fillon

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Marine Le Pen à son arrivée au Tampon, sur l'île de La Réunion. © Richard BOUHET / AFP
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Maxence Lambrecq, édité par R.Da.
La présidente du Front National, en déplacement à la Réunion, s'attendait à devoir affronter Alain Juppé ou Nicolas Sarkozy pendant la campagne présidentielle.

François Fillon, tout juste désigné candidat de la droite, Marine Le Pen se voit obligée d’ajuster son viseur. Lundi soir, lors de son premier "banquet patriote" post-primaire, à Saint-Denis de La Réunion devant 350 sympathisants, la présidente du Front National a dénoncé le bilan de celui qu’elle pourrait affronter au second tour de la présidentielle en 2017.

Un adversaire difficile à cibler. Il faut dire que les frontistes étaient déjà prêts à partir en campagne contre Alain Juppé. "Alain Juppé, c’était l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac, il avait quelques casseroles", explique un militant. Mais François Fillon, lui, a une image beaucoup plus lisse et surtout, un discours plus conservateur et plus ferme. "Il va nous siphonner un électorat de droite traditionnelle, je ne dis pas qu’il nous était acquis, mais enfin… Je pense que ça va poser des problèmes", estime un autre.

"Le défenseur des familles". En effet, cet électorat de droite était devenu la priorité du parti frontiste ces derniers mois : cadres, petits patrons et retraités… Marine Le Pen ne cessait de leur parler, désormais elle doit riposter. "C’est le nouvel étendard de François Fillon : le défenseur des familles. Ah bon ? Mais moi j’ai vu la suppression de la demi-part pour les veuves sous Fillon, j’ai vu la suppression de l’avantage fiscal pour les jeunes mariés sous Fillon, j’ai vu le gel des allocations familial sous Fillon… alors si c’est ça un ami de la famille…", a-t-elle lâché lors de son discours.

À 10.000 km de Paris, la fille de Jean-Marie Le Pen a déjà établi sa stratégie : renvoyer sans cesse François Fillon à son bilan, et dénoncer son projet pour ramener à elle l’électorat populaire.