À Colomiers, Valls torpille Sarkozy pour rassembler

Manuel Valls 1280
© PASCAL PAVANI / AFP
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M.B. et David Doukhan
Le chef du gouvernement participait, lundi soir, au meeting de rentrée de la majorité socialiste. Et a ciblé l'ancien président des Républicains, candidat à la primaire de la droite.

Le contexte n'est pas des plus aisés pour la rentrée politique de la majorité socialiste. Entre les polémiques à répétition sur le burkini et la multiplication des candidatures -et donc des critiques- à la gauche de la gauche pour la primaire, les fidèles de François Hollande sont à la peine. Le meeting de rentrée qui se tenait, lundi soir, à Colomiers, près de Toulouse, était donc l'occasion rêvée de relancer la machine militante pour faire oublier les déboires d'une majorité divisée.

"Rentrée pourrie". L'opération a pourtant bien failli échouer. Vers 19h30, bercée par les interventions de Jean-Christophe Cambadélis, Stéphane Le Foll, Marisol Touraine et Najat Vallaud-Belkacem, la salle commençait à s'endormir. Dans les allées, les militants se montraient agacés, tant par la longueur de certains discours que par la tournure prise par cette rentrée, sur fond de divisions et d'annulation de l'université d'été de La Rochelle. "Notre rentrée est pourrie", se lamentaient même certains à voix basse.

Sarkozy dans le viseur. C'est Manuel Valls qui a failli, en véritable tribun, par réveiller la salle. Au pupitre, le Premier ministre a désigné la cible susceptible de mettre tout le monde d'accord : Nicolas Sarkozy. "Il n'a rien appris de ses échecs", a tonné le Premier ministre. "Quand on a été président de la République, on ne s’assoit pas comme il le fait sur les grands principes de notre Constitution. C'est lui qui impose à toute la droite son agenda et sa dérive. C'est donc une menace considérable." Le candidat fraîchement déclaré à la primaire de la droite n'a pas été le seul à subir les foudres du chef du gouvernement. Arnaud Montebourg et consorts en ont aussi pris pour leur grade. "Je mets en garde contre cette surenchère de diviseurs qui n'ont qu'un seul objectif : punir, et punir la gauche de gouvernement. Si nous partons divisés, nous perdrons à coup sûr", a rappelé Manuel Valls.

"Marianne n'est pas voilée". Auto-désigné directeur de campagne d'un François Hollande seulement potentiellement candidat, Manuel Valls est resté sur ses thèmes de prédilection. Loyal mais libre, le Premier ministre n'entendait pas reculer sur le sujet du burkini. "Une société démocratique, libre, égalitaire, se juge d'abord, peut-être, aujourd'hui, sur la place des femmes", a-t-il déclaré. "La conquête de leur liberté, c'est le combat historique de la gauche. Marianne, le symbole de la République, a le sein nu, parce qu'elle nourrit le peuple. Elle n'est pas voilée, parce qu'elle est libre." Applaudissements nourris dans la salle.