Woerth se défend (encore)

Eric Woerth à nouveau au coeur d'une polémique fiscale.
Eric Woerth à nouveau au coeur d'une polémique fiscale. © MAXPPP
  • Copié
Europe1.fr (avec AFP)
Le ministre du Travail nie toute illégalité dans la succession compliquée du sculpteur César.

"Tout a été fait dans le respect du droit fiscal" et selon les recommandations de l'administration fiscale, a assuré le cabinet du ministre du Travail dans un premier communiqué. Il répond aux attaques du journal Libération qui reproche à Eric Woerth, dans ses anciennes fonctions de ministre du Budget et de trésorier de l'UMP, d'avoir donné un "coup de pouce" à la famille César, qui s'est soldé par un dégrèvement fiscal de 27 millions d'euros.

Le quotidien relève que l'exécuteur testamentaire du sculpteur, décédé en décembre 1998, est Alain-Dominique Perrin, président de la fondation Cartier pour l'art contemporain et, souligne Libération, "grand donateur de l'UMP", ce dont ce dernier ne s'est jamais caché.

Une décision de l'administration fiscale

Dans un premier temps le cabinet du ministre - officiellement en vacances à Chamonix - a assuré qu'"Eric Woerth, lorsqu'il était ministre du Budget, a strictement suivi la proposition de l'administration fiscale qui elle-même tirait les conséquences d'une décision de justice". Puis, dans un deuxième communiqué, le cabinet a précisé que si Eric Woerth, en tant que ministre du Budget, s'était saisi du dossier ce n'était que pour "entériner l'analyse de ses services" de l'époque et signer "un projet de courrier". Rien d'autre.

Selon les explications fournies aujourd'hui par l'entourage d'Eric Woerth, après le décès de César, l'administration fiscale a effectivement procédé à un redressement sur la base d'un inventaire qui s'est révélé erroné de l'ensemble des oeuvres de l'artiste dont 300 restaient introuvables.

Après une longue enquête et une procédure pénale entre les héritiers, qui s'est soldée par un non-lieu fin 2006, seules 38 oeuvres sont aujourd'hui considérées comme réellement manquantes. L'administration fiscale a alors réduit le montant du redressement initial. Le ministre Woerth se serait alors contenté de donner son accord à l'ensemble de la procédure.

Signer, c’est intervenir

Dans cette longue procédure, Alain-Dominique Perrin, en tant qu'exécuteur testamentaire, "était dans son rôle" a assuré l'ancien ministre socialiste de la Culture, Jack Lang, qui a également apporté son soutien à Eric Woerth. "La décision de Woerth (de se conformer aux conclusions de l'administration fiscale) était légitime", a-t-il déclaré.

Un point de vue que ne reprend pas à son compte le député socialiste Bruno Le Roux, ayant réclamé une nouvelle fois la désignation d'un juge d'instruction sur l'ensemble des dossiers dans lesquels le nom d'Eric Woerth apparaît. Fort de ces explications, le ministre s'en est pris avec virulence à Libération qu'il accuse de manquer de déontologie, de pratiquer la "tactique de l'amalgame, de l'insinuation et de la déformation des faits". En dépit de cette charge ministérielle, Libération déclare maintenir "intégralement (ses) informations" et relève que "signer une lettre, c'est bien une intervention".