Un perchoir pour quatre

Qui brigue la présidence de l'Assemblée : Royal, Bartolone, Lang et Glavany
Qui brigue la présidence de l'Assemblée : Royal, Bartolone, Lang et Glavany © REUTERS ET MAXPPP
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Hélène Favier , modifié à
Royal, Bartolone, Glavany ou encore Lang se voient déjà sur la ligne de départ.

A quelques jours des législatives, le Parti socialiste n'en a pas fini avec les luttes influences : deux autres batailles entre ténors socialistes devront en effet se jouer après le scrutin de dimanche : celle pour la tête du PS (on vous en parlait ici) et celle pour la présidence de l’Assemblée, le 4e personnage de l’Etat.

En grande difficulté à La Rochelle, Ségolène Royal semble voir ses chances s'éloigner. Sur la ligne de départ, la bataille est donc réactivée entre Jack Lang, Jean Glavany et Claude Bartolone. Revue de détails. 

ROYAL, CANDIDATE DECLARÉE, MAIS...

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C'est la saga de l'entre-deux-tours de ces législatives. Pour le perchoir, Ségolène Royal s’est placée la première dans les starting-blocks. Dès la fin de la primaire socialiste la candidate à la députation à La Rochelle avait ainsi assuré que François Hollande et Martine Aubry lui avaient "ouvert la perspective" - autrement dit promis - de devenir présidente de l'Assemblée en cas de victoire de la gauche. Ségolène Royal a ensuite reçu l’appui du chef du gouvernement Jean-Marc Ayrault, qui a vite vanté ses qualités dans une interview donnée L’Express : "Elle en a les qualités". Et, "pour la première fois, une femme à la présidence de l'Assemblée nationale, ce serait un beau symbole", ajoutait-il.  

Mais pour arriver jusqu'au perchoir encore faut-il remporter les législatives. Et l'élection de Ségolène Royal à La Rochelle, dimanche, a du plomb dans l'aile. Après le feuilleton du Tweet de Valérie Trierweiler (voir notre article ici), Ségolène Royal est donnée battue dans la première circonscription de Charente-Maritime, à 42% contre 58 % au dissident PS Olivier Falorni. Une avance qui sera excessivement difficile à refaire.  

BARTOLONE EN EMBUSCADE 

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A peine, Ségolène Royal voit ses rêves de perchoir s'éloigner que Claude Bartolone, député socialiste sortant de Seine-Saint-Denis et ex-proche de Laurent Fabius, entre dans la course. Ainsi, jeudi sur Europe 1, il n'a pas exclu de présenter sa candidature à la présidence de l'Assemblée nationale. 

Interrogé à ce sujet, le député a commencé par déclarer qu'il fallait "d'abord respecter les électeurs et les candidats qui se battent sur le terrain". Lui-même est en ballottage très favorable pour le deuxième tour, dimanche prochain. Puis, à la question 'vous présenterez-vous ?', Claude Bartolone a répondu, à deux reprises, sans aller plus avant : "Lundi, vous m'invitez, je vous le dirai"... 

 

GLAVANY, CANDIDAT EN COULISSES

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Fabusiens et aubryistes seraient prêts, révèle le journal Le Monde, à soutenir une autre candidature : celle de Jean Glavany, resté discret pendant la campagne présidentielle. Est-il candidat ? Le député des Hautes-Pyrénées, mitterrandiste puis jospiniste, s’en défend. "Cette manière de s’autoproclamer, d’ailleurs passe très mal. Aussi bien moi dans les Hautes-Pyrénées que d’autres en Charente-Maritime", a-t-il confié au quotidien.

"Je vous mets au défi de trouver une moindre déclaration de moi annonçant ma candidature (…) Je ne l’ai jamais dit et je ne veux pas le dire. Je déciderai dimanche soir et si je le suis [candidat] je le dirai lundi et si je ne le suis pas, je le dirai lundi aussi", a-t-il ajouté mercredi sur BFMTV avant d'ajouter : "Si Ségolène Royal est élue, ce que le PS souhaite et je suis membre du PS donc je le souhaite, on sait déjà qu’elle sera candidate à autre chose. Si Olivier Falorni est élu, c’est un autre cas de figure qui n’est celui qu’aujourd’hui souhaite le PS, donc je ne vais pas commenter quelque chose que le PS ne souhaite pas puisque je suis membre du PS".

LANG, CANDIDAT ISOLÉ

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A 72 ans, Jack Lang, lui, ne fait pas secret de son ambition. Dès le mois de février, le socialiste et candidat aux élections législatives dans les Vosges disait son intention de briguer "la présidence de l'Assemblée nationale". 

"Il faut refonder notre République. Et, pourquoi pas, je me verrais bien à la présidence de l'Assemblée nationale", avait ainsi fanfaronné Jack Lang sur le blog La girafe qui rit. 

Relativement isolé parmi les députés, il insistait pourtant : "J'ai envie d'être l'un des acteurs du renouveau du Parlement. C'est une ambition qui rejoint une volonté d'innovation".

Une autre candidate aurait pu départager tout le monde : Marylise Lebranchu. Proche de Martine Aubry, elle avait disputé la bataille en 2007 contre Bernard Accoyer pour décrocher cette présidence de l’Assemblée et prévoyait de se représenter en 2012. Mais en la nommant ministre de la réforme de l’Etat et de la décentralisation, Jean-Marc Ayrault pensait avoir débarrassé Ségolène Royal de sa plus sérieuse rivale.