UMP : les solutions pour… ne pas revoter

Xavier Bertrand, au second plan, est le premier à avoir remis en cause le principe d'un vote en septembre 2013. Une idée qui n'est pas pour déplaire à Jean-François Copé.
Xavier Bertrand, au second plan, est le premier à avoir remis en cause le principe d'un vote en septembre 2013. Une idée qui n'est pas pour déplaire à Jean-François Copé. © REUTERS
  • Copié
, modifié à
De plus en plus de ténors du parti échafaudent des scénarios pour échapper à un nouveau vote.

La guerre des chefs à l’UMP, c’était il y a plus de quatre mois, mais son souvenir reste cuisant au siège du parti, rue de Vaugirard. Et en théorie, il faudra remettre ça en septembre. C’est du moins ce que prévoit l’accord entre les deux belligérants, François Fillon et Jean-François Copé, signé le 17 décembre dernier après quatre semaines de psychodrame. Sauf que ces derniers jours, de plus en plus de voix s’élèvent pour réclamer que ce nouveau scrutin n’ait pas lieu. Les argumentations s’affûtent.

C’est Xavier Bertrand qui le premier, lors d’une réunion de la commission de révision des statuts du parti à la mi-avril, a osé mettre les pieds dans le plat en disant son hostilité à une nouvelle élection. Et selon des témoins présents, relayés par le journaliste David Doukhan sur Twitter, l’idée n’a pas franchement choqué l’assistance.

"Si Fillon n’y va pas…" C’est un refrain de plus en plus en vogue au siège de l'UMP, entonné par ceux qui ne veulent pas d’un nouveau vote. Puisque le premier duel opposait François Fillon à Jean-François Copé, l’affiche doit être la même en novembre. Dans le cas contraire, inutile de revoter. L’actuel président lui-même plaide pour cette idée quand il rappelle que l’accord passé en décembre "est un engagement entre François et moi". Les copéistes Brice Hortefeux et Christian Jacob, mais aussi le non-aligné à tendance copèiste Jean-Pierre Raffarin se sont prononcés pour cette solution. "L’accord, c’était de rejouer le match Copé-Fillon. Si l’un des deux ne veux pas rejouer le match...", a plaidé l’ancien Premier ministre dimanche sur Canal +. "Je vous dis à titre personnel, je suis hostile à une élection anticipée. Je ne souhaite pas qu'il y ait d'élection anticipée, je souhaite que l'élection ait lieu à son terme, je crois que c'est en 2015", a de son côté lancé Brice Hortefeux, dimanche, lors du "Grand Jury" RTL-LCI-Le Figaro.

VIDEO ( A partir de 11’40) :

Le souci, c’est que l’accord passé le 17 décembre entre Jean-François Copé et François Fillon ne mentionne nulle part spécifiquement que le nouveau vote doit à nouveau opposer les deux hommes. "Une nouvelle élection à la direction de l'UMP aura lieu au plus tard avant la reprise de la session parlementaire ordinaire d'octobre 2013 et sera précédée d'une campagne électorale, qui devra se dérouler dans l'intersession", stipule simplement le point numéro 1 du texte, que lemonde.fr avait publié.

   171212 Communique JFC-FF

La tentation du référendum. En lieu et place, le très ambitieux ex-ministre du Travail, qui sera quoi qu’il arrive candidat aux primaires de 2016, a présenté une solution : faire voter les militants pour savoir s’il faut… revoter. Un concept original mais pas neuf, puisque c’était la solution préconisée, en vain, par Nicolas Sarkozy en pleine guerre des chefs. Et depuis, l’idée fait son chemin. Elle a été reprise notamment par Bruno Le Maire. "Donnons la parole aux militants. Que les militants tranchent", a lancé l’ancien ministre de l’Agriculture sur BFMTV mercredi. Et la réponse du député de l’Eure est claire : "Je dis non", a-t-il asséné, relayant la volonté de beaucoup de se concentrer sur les échéances à venir :"Je répondrai préparons les municipales", a-t-il prévenu.

Les fillonistes veulent un nouveau vote. Il y en a tout de même qui veulent respecter l’accord passé le 17 décembre. Etrangement, ils se trouvent presque tout dans le camp de François Fillon. "S'il n'y a pas de nouveau vote, le parti repartira sur des bases dangereuses pour l'avenir", a prévenu Eric Ciotti, directeur de campagne de l’ex-Premier ministre, jeudi dans Le Monde. D’autres proches du député de Paris, tels que Jérôme Chartier ou Valérie Pécresse, sont sur la même ligne. Mais c’est surtout vrai pour Laurent Wauquiez qui, en l’absence de son champion, se verrait bien le suppléer pour affronter Jean-François Copé. Et ainsi affirmer ses ambitions nationales.

françois fillon

Fillon entretien le flou. Même si beaucoup rue de Vaugirard pensent que François Fillon ne sera pas à nouveau candidat, l’ancien Premier ministre lui-même n’a pas fermé la porte. "Aujourd’hui, je suis dans l’esprit d’être candidat à la présidence de l’UMP", disait l’ancien Premier ministre dimanche sur Europe 1. Et si d’aventure le député de Paris décidait de se présenter, Jean-François Copé n’aurait pas d’autre choix que d’organiser une nouvelle élection. Et de risquer ainsi un nouveau psychodrame.