Retraites : vers un nouvel impôt

© REUTERS
  • Copié
avec Fabien Namias
Il toucherait les plus riches pour financer la réforme des retraites. Reste à en définir les modalités.

Alors que la concertation sur la réforme des retraites a commencé lundi au ministère du Travail, une question semble d’ores et déjà avoir été réglée en haut lieu. Selon l’un des leaders de la majorité qui s’est confié à Europe 1, il y aura bien un nouvel impôt ciblé sur les hauts revenus, pour financer une réforme qui s’annonce coûteuse. Nicolas Sarkozy aurait donné son aval à une telle mesure. L’annonce de ce nouveau prélèvement devrait avoir lieu au plus tard en juin, soit un petit mois avant l’examen par le conseil des ministres du projet de loi.

Contrairement à ce qui a d’abord été pressenti, ce nouvel impôt ne devrait pas consister en une hausse de la CSG ou de la CRDS. Mais bien en une nouvelle mesure, très simple, tenant en un simple article. Nicolas Sarkozy doit aussi arbitrer sur le caractère temporaire ou pérenne du nouveau prélèvement, qui s’appliquerait également aux bénéficiaires du bouclier fiscal.

"Gardons des principes solides"

Pour le gouvernement et le président de la République, le bénéfice de ce nouvel impôt serait double. Economique, bien sûr, puisqu’il permettrait de percevoir de nouvelle recette. Et politique ensuite. D’abord, cela permettrait de faire payer les bénéficiaires du bouclier fiscal tout en conservant cette mesure phare et symbolique du mandat de Nicolas Sarkozy ; et donc de sauver les apparences. D’autre part, cela permettrait de répondre aux critiques d’injustice sociale exprimées jusque dans les rangs de la majorité.

Mais les plus difficiles à convaincre se trouveront bien dans les rangs de l’UMP, dont les élus les plus libéraux sont réfractaires à l’idée de tout nouvel impôt. "Je ne crois pas trop au prélèvement spécifique", assure ainsi Hervé Mariton, député de la Drôme. "Peut-être qu’il y a un petit bout de symbole à avoir sur le raisonnement suivant : au moment où on fait une réforme des retraites, il faut tout mettre d’aplomb, il faut qu’il y ait une certaine partie de la dette sociale qui soit remboursée, et on demande aux plus favorisés de rembourser cette dette sociale. Mais pour le reste, gardons des principes solides, et un peu de cohérence politique."