Quels gestes ont trahi les candidats ?

Sarkozy a animé un "grand oral" sans surprise en attaquant Joly
Sarkozy a animé un "grand oral" sans surprise en attaquant Joly © CAPTURE ET REUTERS
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Hélène Favier , modifié à
DECRYPTAGE - Un pro de la gestuelle a regardé la prestation des candidats sur France 2.

Bayrou, Cheminade, Sarkozy, Arthaud et Mélenchon. Après une première session la veille, les cinq autres candidats à l'élection présidentielle ont participé jeudi soir à Des paroles et des actes sur France 2, émission qui tenait davantage du "grand oral" que du "débat", les prétendants intervenant les uns après les autres, sans se croiser. Durant quinze minutes chacun, les candidats ont donc réaffirmé leurs ambitions et décoché quelques piques en direction de leurs rivaux. Au-delà des mots, Stephen Bunard, synergologue et spécialiste de la communication a scruté les gestes de ces présidentiables. Pour Europe1.fr, il livre son analyse et décode le langage "non verbal" des prétendants.

Sarkozy a "hâte" d'en découdre

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"Comme à son habitude, le président candidat a rapidement fait des mouvements en avant avec son épaule gauche. C’est un mouvement volontaire de ‘patron’. Quand il sort son épaule, il se présente un peu 'en manager’."

"Un petit geste qui l’a trahi ? Quand Nicolas Sarkozy a évoqué "cette majorité silencieuse" qu’il compte réunir à la Concorde, lors d’un meeting dimanche, il s’est ouvert le bas de l’œil gauche avec son index. Cela trahit sa hâte d’en découdre… Là, c’est la bête politique qui parlait : il était au taquet."

Mélenchon attaque

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"Index pointé, geste des mains à hauteur des épaules : les mouvements de Jean-Luc Mélenchon, eux, appartenaient clairement au registre de l’attaquant. Son corps était également à l’avant, ce qui est très expressif."

"Seul bémol, sa lèvre supérieure est remontée, ce qui traduit un certain mépris."

Arthaud veut séduire

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"Sa bouche s’est régulièrement tordue lors de cette émission. La commissure inférieure gauche de ses lèvres s’est ainsi régulièrement inclinée. En synergologie, cela est symbole d’amertume. Comme Jean-Luc Mélenchon, sa lèvre supérieure droite, elle, remontait, signe de mépris".

"On a aussi noté chez Nathalie Arthaud de nombreux plissements de l’œil gauche, ce qui est un des codes inconscients de la séduction, une manière d’emmener l’autre dans son univers."

Cheminade s'étonne

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"La gestuelle du doyen des candidats était marquée par une forte tension dans le front et une tête constamment penchée en avant. Ces mouvements peuvent être associés à un certain retrait de Jacques Cheminade, voire un léger malaise."

"Lors des questions des journalistes, les sourcils du candidat étaient régulièrement levés, se qui traduisait son grand étonnement. Enfin, quand il couplait son propos par un mouvement des deux mains en même temps, en paquet, cela montrait qu’il était sincère et convaincu par son discours."

Bayrou reste de marbre 

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"François Bayrou a eu très peu de clignements de paupière et quasiment pas de haussements de sourcil, mouvement que l’on fait naturellement dans une conversation pour souligner ce qui est important. Cela a donné l’impression aux spectateurs que le candidat était peu présent dans l’échange. En réalité, cela traduit surtout qu’il est soucieux d'être précis, qu'il est dans le contrôle."

"Dans sa gestuelle, on note également que le candidat avait les ‘mains en pince’ - quand pouce et index se rejoignent -, ce qui confirme que le centriste était, avant tout, dans le contrôle. Peut-être même un peu trop." 

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