Pour Hollande, "la vie privée n'a pas à s'exhiber"

Hollande : "L'argument de l'expérience" présidentielle n'a "aucun sens" en démocratie
Hollande : "L'argument de l'expérience" présidentielle n'a "aucun sens" en démocratie © EUROPE 1
  • Copié
Hélène Favier , modifié à
Le candidat est revenu, mercredi sur Europe1, sur le mea culpa de Sarkozy sur le Fouquet's.

"Je respecte la vie privée, y compris celle du président de la République. Mais je ne pense pas qu'elle ait besoin de s'exhiber. Ni lorsqu'elle a été au début d'un mandat une explication d'une faute, car il s'agit bien de cela". Mercredi sur Europe 1, François Hollande a balayé d'un revers de main les explications de Nicolas Sarkozy, qui, la veille sur France 2, s'était livré à un mea culpa sur "la nuit du Fouquet's" de 2007, la justifiant par sa situation familiale d'alors.

"Une émission de justification"

"A un moment, les Français veulent qu'on parle d'eux et pas simplement de celui qui prétend être leur prochain président", a poursuivi François Hollande avant d'insister : "Je ne sais pas si [Nicolas Sarkozy] a reconnu ses fautes, il nous a en tout cas expliqué ce qu'était à ce moment-là sa situation personnelle. Ça fait partie de ce qu'est le ressort d'une personnalité, l'explication d'un moment, mais je ne suis pas sûr que ça fasse partie d'une campagne présidentielle".

En somme, pour François Hollande, la prestation du candidat UMP sur le plateau de Des paroles et des actes, n'a été "qu'une émission de justification".

"L'argument de l'expérience" présidentielle n'a "aucun sens" 

"L'argument de l'expérience" présidentielle invoqué par Nicolas Sarkozy lors de cette même émission n'a pas non plus trouvé grâce aux yeux de Hollande. "L'argument de 'je suis président, donc je dois le rester' n'a aucun sens dans une démocratie, car dans une démocratie, tout se rejoue au terme d'un mandat", s'est agacé le candidat socialiste questionné sur les propos du président : "Quand on n'a pas été président, on n'imagine pas ce que c'est".

Lui-même Nicolas Sarkozy, bien qu'ayant été plusieurs fois ministre, a assuré ne pas avoir mesuré la "différence extravagante" de pression entre ministre et chef d'Etat. "C'est un curieux argument qu'il emploie", a renchérit François Hollande. "En gros, pour être président il faudrait déjà l'avoir été". "Alors effectivement, pas besoin de faire l'élection : il est le seul dans ce cas de figure !"

François Hollande a terminé en ironisant sur la fin de mandat de Nicolas Sarkozy en saluant celle de Barack Obama. "Barack Obama fait une fin de mandat disons meilleure que ce qui un moment avait été le début de son mandat"."Vous voyez", a-t-il enchaîné dans une allusion à Nicolas Sarkozy, "certains présidents arrivent à faire des fins de mandat qui peuvent être à la hauteur de l'espérance qu'ils ont, un moment, fait naître".