Petits meurtres entre amis à l'UMP

© Max PPP et Capture Europe 1
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Charles Carrasco
Avant la bataille des législatives, les chefs se font la guerre à l'UMP. Copé et Fillon en tête.

La défaite de Nicolas Sarkozy à la présidentielle a laissé l'UMP orpheline. Et cette semaine, les chefs se sont affrontés à couteaux tirés pour imposer leur leadership avant les législatives et le congrès du parti à l'automne.   

Le "leader naturel" de la bataille. François Fillon allume la première mèche mercredi. "Depuis le départ de Nicolas Sarkozy, il n'y a plus, à l'UMP, de leader naturel", affirme l'ex-Premier ministre dans le Figaro Magazine, visant directement Jean-François Copé, le secrétaire général de l'UMP. Jean-François Copé sort le bouclier et invite tous ses "amis de l'UMP" à la "sagesse" afin de se "mobiliser pour les législatives".

Un chef de guerre qui n'est "loyal". On croyait le "sniper" Dati débusqué après l'investiture de François Fillon dans la 2e circonscription de Paris dans laquelle elle souhaitait être investie.  La maire du 7e arrondissement, Rachida Dati a repris les armes cette semaine. "Ce qui m'agace, c'est que toujours, mine de rien, il crée la division : 'je crée la division puis j'appelle au rassemblement'", a lancé Rachida Dati. "C'est pas très loyal, et moi j'en ai subi quelques effets. On ne peut pas créer la division et après faire genre de ne pas y toucher", a-t-elle insisté. Pas de doute, Dati choisit Copé.

Nouvelle salve. Le lendemain, François Fillon persiste et signe. "Quelle hypocrisie !", s'est exclamé l'ex-Premier ministre qui réaffirme que l'UMP n'a plus de leader naturel. "Je n'ai fait que constater une évidence", martèle le candidat aux législatives. Sur Europe 1, Jean-François Copé a minimisé la nouvelle salve de tirs en provenance de François Fillon. "Je ne crois pas que cela me soit adressé", a répondu le principal intéressé qui affirme qu'il n'a pour sa famille politique "que des mots positifs".

"On est là pour travailler ensemble" :

Guaino remue le couteau dans la plaie. Henri Guaino, également orphelin de son mentor politique, confirme jeudi sur Europe 1 : "Nicolas Sarkozy n'est plus là, pour l'instant, il n'y a plus de leader naturel. Mais il y a beaucoup de talents à l'UMP qui peuvent prétendre jouer ce rôle", estime l'ancien conseiller spécial du président et candidat aux législatives dans la 3e circonscription des Yvelines. En revanche, dit-il, pas question de créer "un courant sarkozyste" à l'UMP.

"Fermer sa gueule". Le coup de canif est signée Bernard Debré, candidat à la députation pour l'UMP dans la 15e circonscription de Paris. "Je trouve qu'il est ridicule, lamentable et dangereux qu'il y ait ces bagarres au sein de l'UMP entre Copé et Fillon. Là ils nous gênent, ils nous embêtent", a asséné le député. "J'ai dit à Fillon : "François, il faut fermer sa gueule", a-t-il ajouté.

Le combat de coqs. Rama Yade n’apprécie par la guerre des chefs à l’UMP et le fait savoir. "Ce combat de coqs manque singulièrement de dignité. Les électeurs de l'UMP méritent mieux. Ce n'est pas le temps de s'écharper de manière aussi sanglante devant les caméras en pleine élection législative", a souligné la vice-présidente du Parti radical sur Canal +.

Le calme après la bataille. Après les tirs nourris de cette semaine, Pierre Charon, sénateur UMP de Paris, veut panser les plaies. "Il n'y a pas de guerre des chefs", a assuré vendredi sur Europe 1 celui qui a été récemment nommé secrétaire national du parti par Jean-François Copé. Pour Pierre Charon, cela ne fait pas de doute : si la droite l'emporte aux élections législatives, le secrétaire général de l'UMP doit être le premier ministre de François Hollande.