En tête après le programme court, Brian Joubert n'a pas pris de risques inutiles dans le programme libre pour décrocher le titre de champion du monde de patinage artistique à Tokyo et rejoindre ainsi dans la légende Alain Calmat, sacré en 1965 à Colorado Springs. Joubert devance le Japonais Daisuke Takahashi, qui a décroché l'argent devant son public grâce à un programme d'une rare intensité, et le Suisse Stéphane Lambiel, double tenant du titre, qui a dû se contenter du bronze. Après deux médailles d'argent mondiales, Joubert obtient donc enfin la consécration tant attendue. Le Poitevin a construit son succès dans le programme court de mercredi, battant au passage son record personnel avec 83,64 points. Dans le libre, où il a été devancé par Takahashi, Joubert s'est contenté d'un seul quadruple saut alors qu'il en avait annoncé deux. Il n'en a pas moins offert une prestation convaincante, confirmant au passage ses progrès sur le plan artistique, pour s'imposer avec un total de 240,85 points. "Cela fait 18 ans que je patine et que je travaille pour être champion du monde", a déclaré Joubert sur France 2. "Le travail a payé. C'est fabuleux. Cette saison a été extraordinaire. J'ai d'abord récupéré mon titre européen et maintenant, je suis champion du monde." Le Français a tenu toutes ses promesses cette année après une année 2006 marquée notamment par sa désillusion aux Jeux de Turin. Il a su revenir très vite à son meilleur niveau malgré un entaille au pied droit en février qui l'a freiné dans sa préparation. "Après la blessure, ça a été très dur", a-t-il dit. "Ca m'a empêché de travailler dans les meilleures conditions." Joubert a également su gérer son statut de favori en l'absence du Russe Yevgeny Plushenko, triple champion du monde, qui a pris une année sabbatique après son triomphe aux Jeux de Turin. Il devient le troisième patineur français à décrocher l'or mondial après Alain Giletti en 1960 et Alain Calmat en 1965. "C'est le meilleur patineur du monde depuis des années", a déclaré Alain Calmat, qui a assisté depuis la patinoire de Tokyo au sacre de son successeur. "Il le mérite terriblement. C'est un grand bonheur."