Ministères : la valse des "dircab"

Christian Vigouroux (à g.), ex-directeur de cabinet de Christiane Taubira, a quitté son poste pour le Conseil d'Etat. Jean Mallot, son homologue aux Relations avec le Parlement, est lui toujours en place.
Christian Vigouroux (à g.), ex-directeur de cabinet de Christiane Taubira, a quitté son poste pour le Conseil d'Etat. Jean Mallot, son homologue aux Relations avec le Parlement, est lui toujours en place. © MAXPPP
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et Ludovic Fau , modifié à
En moins d’un an, près d’un quart des ministres ont changé de directeur de cabinet. Explications.

Manuel Valls, Vincent Peillon, Christiane Taubira, bientôt Arnaud Montebourg… Tous ces ministres ont déjà changé de directeurs de cabinet depuis leur arrivée au gouvernement il y a 10 mois. En tout, 8 ministres, soit près d’un quart des membres de l’équipe Ayrault, ont changé de "dircab" depuis le début de la mandature. Un turn-over inédit, et qui pourrait se poursuivre. Certes, les mouvements dans les cabinets ministériels, ça a toujours existé, mais pas autant, pas aussi vite.

De vraies-fausses promotions. Officiellement, le plus souvent, les directeurs de cabinet partent pour des postes prestigieux. C’est le cas de Christian Vigouroux, qui a quitté le ministère de la Justice pour le Conseil d’Etat. Mais un habitué de la place Vendôme conteste cette version officielle en rappelant que le ministère de la Justice est "une pétaudière". Et en regrettant le manque d’avancée des réformes depuis l’arrivée de Christiane Taubira.

Un mal profond. "Travailler dans un cabinet c’est une vie de chien. C’est 7 jours sur 7, on est épuisés", raconte une conseillère ministérielle, qui illustre le malaise des équipes. Car la valse des "dircab" n’est que la partie émergée du phénomène. Ainsi, la semaine dernière, la cellule communication de Jean-Marc Ayrault a été remaniée. Et plus globalement, face aux difficultés, il y a déjà une sorte de fatigue et même parfois de sauve-qui-peut des conseillers qui s’inquiètent pour leur avenir.

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Embarrassant pour l’exécutif. Tout cela est évidemment gênant pour l’Elysée et Matignon. Parce que de l’aveu même d’un conseiller ministériel, cette valse au sein des cabinets alimente forcément le procès en impréparation qui est fait au gouvernement.