Les éléments-clefs du 2e tour

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Fabienne Cosnay , modifié à
Europe 1 fait le point avec le politologue Roland Cayrol.

Roland Cayrol, politologue (directeur de recherche associé au Centre de recherches politiques de Sciences Po), fondateur et conseiller permanent de l'Institut CSA, livre son analyse sur Europe 1 à deux jours du second tour des régionales.

L’abstention. Plus d'un Français sur deux (55%) pourrait s'abstenir au second tour des élections régionales dimanche, selon un sondage CSA pour Aujourd'hui en France/Le Parisien paru vendredi. Au premier tour, l'abstention avait atteint les 53,5%.

Autre enseignement issu d’un autre sondage : les deux-tiers des abstentionnistes ne retrouvent pas l'envie d'aller voter et la majorité des Français souhaitent un changement de gouvernement après les régionales, selon un sondage BVA diffusé vendredi.

"Un nouveau record d’abstention est possible" prédit le politologue Roland Cayrol, interrogé sur Europe 1 vendredi. "Comme beaucoup de Français pensent que cela est joué, il peut y avoir une démobilisation encore plus forte qu’au premier tour. On devrait être à trois ou quatre points d’abstention en plus, dimanche".

Le thème de la sécurité. A J-2 du second tour des régionales, l'exécutif a repris le flambeau de la lutte contre l'insécurité, aussitôt accusé par la gauche d'"instrumentalisation". Le chef de l’Etat en personne s’est saisi de ce thème traditionnel à la droite pour demander un durcissement des peines à l’encontre de ceux qui attentent à la vie d'un agent en charge de l'autorité publique.

Un thème qui a été "assez efficace" dans beaucoup de campagnes électorales mais qui ne l’est plus, selon Roland Cayrol. "Les électeurs comprennent de mieux en mieux ce genre de mécanismes et disent aux sondeurs "c’est de la com’".Même si une partie de l'électorat de droite, en l'occurrence le plus âgé, reste très sensible à cette problématique.

Le déni de l’UMP. Rappelant ses troupes au devoir de solidarité, le chef de l'Etat a renvoyé les critiques de son parti à l'après second tour. Une position critiquée par plusieurs personnalités de l'UMP, dont le député de l'Aube François Baroin pour qui : "faire comme si rien ne s’était passé" est une erreur.

"La stratégie de Nicolas Sarkozy était la pire tactique possible" a expliqué Roland Cayrol. On voit bien le fossé qui peut se créer entre la base militante de l'UMP et l’état major du parti. Et de conclure : "normalement, l’UMP devrait se prendre "une bonne claque redoublée sur l’autre joue".

Le grand chelem. "Il est tout à fait possible" en métropole, selon le politologue. Seule inconnue, selon lui : le scrutin de Guyane.