Les derniers mots du Hollande socialiste

François Hollande a dit au revoir au PS lundi soir, à la Mutualité française. Il a prononcé un discours lors du Conseil national du parti, le dernier avant sa prise de fonction présidentielle.
François Hollande a dit au revoir au PS lundi soir, à la Mutualité française. Il a prononcé un discours lors du Conseil national du parti, le dernier avant sa prise de fonction présidentielle. © Stephane Mahe / Reuters
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Le président a dit au revoir lundi soir au PS, lors du Conseil national du parti.

"Mes chers amis et toujours mes chers camarades, c’est la dernière fois que je m’exprime devant vous pendant au moins cinq ans. Demain (mardi) je serai le président de tous les Français." François Hollande a dit au revoir au PS lundi soir, à la Mutualité française. Il a prononcé un discours lors du Conseil national du parti, le dernier avant sa prise de fonction présidentielle.

Sérieux mais affectueux,  légèrement souriant… Le président élu n’a voulu se montrer ni trop proche, ni distant, rappelant à la fois qu’il restait "socialiste" et "président de tous les Français". Il est revenu sur son engagement politique, à l'heure où sa nouvelle place va le conduire à s'éloigner du PS. "Je me suis engagé au PS pour défendre un idéal. Je voulais m'engager pour mon pays" a-t-il déclaré sous les applaudissements.  

"Je n’accueillerai pas de députés"

Il a ensuite détaillé la manière dont il entendait se comporter vis à vis de ce même parti, durant sa présidence. Et a ainsi pris ses distances avec le comportement de Nicolas Sarkozy, qui accueillait parfois des députés UMP à l’Élysée. "Je ne participerai plus à aucune instance partisane. Je n'accueillerai aucun groupe de députés d'un même parti. Le chef de l'Etat ne doit pas être le chef de tout. Le Premier ministre sera le chef de la majorité parlementaire. Et le PS agira librement".

Le président élu a également profité de ses derniers instants de proximité avec le PS afin de lui dire merci pour sa victoire : "je vous remercie pour votre unité. Cela n’a pas toujours été facile, mais cette fois-ci, vous avez été unis." Toujours sérieux, il a ensuite repris des airs de chef du PS  pour lister les raisons de la victoire à la présidentielle, égrenant en creux un véritable mode d’emploi de gestion d’un parti politique.

"Il doit y avoir une majorité large et solide"

"L’unité, le dépassement de ce qui peut nous séparer, la capacité à jouer l’apaisement et la réconciliation des français, le service de la France… Voilà ce qui nous a fait gagner. La gauche ne gagne une élection majeure que lorsqu’elle est capable de se hisser au niveau de la France, que lorsqu’elle en comprend vraiment les attentes."

Une fois ses raisons évoquées, il s’est ensuite tourné vers les législatives. "C'est un vote de cohérence qui doit être fait, la majorité doit être large, solide et loyale, pour soutenir le gouvernement mais pas seulement, pour prendre des initiatives et rehausser le rôle du Parlement avec des institutions qui seront rénovées", a-t-il déclaré.

Il prévient : l’avenir ne sera pas simple et il n’y aura pas d’état de grâce. Crise de la dette, chômage, croissance… Les problèmes qui l’attendent sont nombreux. "Mais ne soyez pas figés, a-t-il finalement ironisé. C’est vous qui l’avez choisi."