Les 35 heures gênent (aussi) la droite

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avec Aurélie Herbemont , modifié à
L’UMP lance sa mission de réflexion sur le sujet, mais le gouvernement préfère le statu quo.

Dimanche, sur Europe 1, Manuel Valls a relancé le débat sur les 35 heures, en déclarant qu’il fallait "déverrouiller" le système. Si ces propos ont embarrassé la gauche, le maire d’Evry ayant affronté les critiques acerbes de son camp, l’initiative a également déstabilisé à droite. Le lancement d’une mission de réflexion sur le sujet, par l’UMP, est loin d’enchanter le gouvernement.

Cette mission a été lancée à l’initiative de Jean-François Copé, avec à la manœuvre le très libéral Hervé Novelli, ennemi de la réduction du temps de travail, qui considère que les déverrouillages déjà opérés par la majorité ne sont pas suffisants. "La politique d’allègement de charges qui coûte 22 milliards n’est pas efficace", a-t-il déclaré au micro d’Europe 1.

Pas de modification prévue

Alors que le porte-parole de l’UMP, Dominique Paillé, est même allé jusqu’à offrir une forme d’asile politique à Manuel Valls "pour qu'il développe ses idées", le gouvernement reste très prudent sur le sujet. L’Elysée et Matignon assurent qu’aucune modification du dispositif n’est à l’ordre du jour.

"Quand j’ai fait voter la loi de 2008, certains m’avaient même reproché d’être allé trop loin. Mais il faut bien faire attention à une chose, les salariés ne doivent pas payer deux fois la facture des 35 heures" , ainsi déclaré sur Europe 1 Xavier Bertrand, ministre du Travail.

Une chose est sûre : pour Nicolas Sarkozy, tout comme pour le patron de l’UMP, Jean-François Copé, c’est au parti présidentiel de lancer le débat. Les deux hommes se sont d’ailleurs vus dimanche et sont tombés d’accord sur ce point.