Le gouvernement met Numericable sous surveillance

SFR et Numericable ne seront plus qu'un seul opérateur dans quelques semaines, lorsque le rachat du premier par le second aura été acté.
SFR et Numericable ne seront plus qu'un seul opérateur dans quelques semaines, lorsque le rachat du premier par le second aura été acté. © EUROPE 1
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avec AFP , modifié à
L'exécutif sera "particulièrement vigilant" vis à vis d'Altice, maison maire de Numericable, bien partie pour récupérer SFR.

Vigilance. Le gouvernement "prend acte" de la décision de Vivendi de poursuivre des négociations exclusives avec Altice, maison mère de Numericable, pour la cession de sa filiale télécoms SFR. Mais il sera "particulièrement vigilant à la question de l'emploi", comme l'a fait savoir le ministre de la Consommation, Benoît Hamon, vendredi.

"Ce rapprochement, s'il devait se confirmer, devra être examiné et validé par les autorités compétentes, l'Arcep (le régulateur du secteur, NDLR) et l'Autorité de la concurrence", a prévenu le ministre. Et d'enchaîner : "dans ce dossier, le gouvernement est particulièrement vigilant à la question de l'emploi, de l'investissement ainsi qu'aux tarifs et services offerts aux consommateurs".

"Je les invite à préciser". "Vigilance", c'est aussi le mot dégainé par Fleur Pellerin vendredi. La ministre de l'Economie numérique y est également allée de sa mise en garde : "Altice a pris un certain nombre d'engagements cette semaine sur ces différents sujets (investissement et emploi). Je les invite maintenant à les préciser et les traduire de manière opérationnelle", ajoute-t-elle. En matière d'emploi, la ministre souhaite notamment que la société inscrive ses engagements dans les licences.

Et pour ce qui concerne l'investissement, elle demande au groupe dirigé par Patrick Drahi d'engager des discussions avec le régulateur, l'Arcep, les autres opérateurs et les collectivités locales en vue du partage des investissements liés au déploiement du très haut débit sur le territoire.

"Il y a un problème fiscal". Le ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, avait, lui, carrément affiché sa préférence pour Bouygues, le concurrent écarté d'Altice. Le ministre s'inquiète en effet du risque de surendettement de Numericable, qui a prévu de financer le rachat de SFR essentiellement par la dette.

"Et il y a un problème fiscal puisque Numericable a une holding au Luxembourg, son entreprise est cotée à la Bourse d'Amsterdam, sa participation personnelle est à Guernesey dans un paradis fiscal de Sa Majesté la Reine d'Angleterre, et que lui-même est résident suisse", a taclé Arnaud Montebourg vendredi matin sur Europe1.

Le contexte. Vivendi a indiqué un peu plus tôt vendredi qu'il avait choisi d'entrer en "négociations exclusives" avec Altice pour une période de trois semaines, en vue de la cession de sa filiale télécoms SFR, écartant l'offre concurrente de Bouygues. Altice et Bouygues, propriétaire de Bouygues Telecom, le numéro trois du marché français, se livrent depuis le 5 mars à une bataille sans merci pour l'emporter.

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