Le PS veut une loi sur le vote des étrangers

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
La première secrétaire du PS a mis au défi le gouvernement de légiférer sur ce thème, toujours très sensible au sein de la majorité.

Le Parti socialiste va déposer dès mardi une proposition de loi à l’Assemblée nationale portant sur le droit de vote des étrangers aux élections locales, prenant au mot Eric Besson, qui s'est déclaré dimanche favorable à long terme à un tel vote. Une exhortation lancée en guise de leçon au ministre de l’Immigration, conspué à gauche pour avoir lancé le débat controversé sur l'identité nationale.

Une annonce faite mardi par Martine Aubry lors de ses voeux à la presse. "Le président de la République a dit qu'il y était favorable, eh bien qu'il la fasse voter (...) Nous dirons que c'est une loi portée par l'ensemble de la République française, nous ne sommes pas chatouilleux sur cela", a ajouté la première secrétaire.

Cette proposition, Martine Aubry l’a liée au débat sur l’identité nationale, qu’elle a une nouvelle fois condamné. "Ce serait un beau signe à donner" après ces "mois calamiteux, où on a essayé de nous expliquer que les immigrés étaient la cause de tous nos maux", a estimé la maire de Lille. "Sortons des discours sur l'intégration des étrangers, c'est un peu comme les discriminations. Maintenant ça suffit, il faut agir."

Eric Besson a affirmé mardi qu'il ne fallait pas agiter la question du vote des étrangers en période électorale, jugeant qu'il était "contreproductif" d'ouvrir ce débat en "période de tension"."Cette question est importante, mais elle n'est pas aujourd'hui à l'ordre du jour", a estimé, de son côté, le porte-parole adjoint de l’UMP, Dominique Paillé. Le président de l'Assemblée nationale Bernard Accoyer (UMP) a estimé, de son côté, que "les Français n'étaient pas mûrs", tout en rappelant que cette question était déjà "résolue déjà pour les citoyens des 27 pays de l'Union européenne".

L'idée d'accorder le droit de vote aux étrangers pour les élections locales ne date pas d'hier, puisqu'elle faisait déjà partie des 110 propositions de François Mitterrand pour la présidentielle de 1981. Une fois au pouvoir, le président socialiste avait jugé que le pays n'était pas prêt à cette réforme. L'UMP, qui reproche à la gauche d'attiser ce vieux débat à des fins électoralistes avant les régionales de mars, a repris le même argument.